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Au lieu de rouspéter contre les semaines à trous, Stéphane Distinguin, président de Fabernovel, profite des ponts d'un mois «qui sent le muguet et la fête du travail» pour prendre le temps de flâner dans Paris. L'occasion de découvertes dont vous devriez entendre parler prochainement.

Il est de bon ton de critiquer le mois de mai, ses ponts qui font des tunnels, le «gruyère» des semaines à 3 ou 4 jours. Je vous évite ce que Lacan entendrait comme un très français «moi de mais», un sujet sur lequel tout le monde a un avis et qui permet de procrastiner peinard: c’est la faute des jours fériés si on ne fait rien. On fera mieux, bien sûr, en juin.

 

Mais ne boudons pas notre plaisir. Chérissons ce mois qui sent le muguet et la fête du travail. Heureusement que le calendrier fait parfois trébucher cette grande roue qui nous entraîne et nous donne de moins en moins l’impression de la maîtriser. Car tout va de plus en plus vite. Tout s’accélère. Tu le sais comme moi, lecteur, c’est dur, de plus en plus dur. D'aucuns diront que c'est la faute au numérique.

 

Et pourtant, il faut écouter rire les enfants, visiter ses aînés, lire des romans… prendre le temps de le perdre un peu aussi.
Flâner. Comme dans les passages du Paris de Walter Benjamin, ceux dans lesquels on trouverait beaucoup plus tard La Cantine et ses cyberflâneurs encore romantiques. Flâner. Comme nous y invite Charles Aznavour: J'aime Paris au mois de mai / Quand les bourgeons renaissent / Qu'une nouvelle jeunesse / S'empare de la vieille cité (…) / Il me plaît à me promener / Par les rues qui s'faufilent / A travers toute la ville / J'aime, j'aime Paris au mois de mai


Et voici enfin le temps de visiter - un peu par hasard et d’autant mieux accompagné des deux meilleurs compagnons possibles, mon premier associé et le plus fin connaisseur du Sentier - la cour derrière cette porte où j’avais vu un bel hôtel particulier, rue Saint Denis.

 

Fou. Le hasard et les dieux de la flânerie étaient avec nous. C’était le lieu de La Paillasse dont j’entends parler depuis des mois sans avoir pris le temps de le visiter. Le taulier était là, Thomas Landrain, aussi accueillant et grand ouvert que sa Paillasse. Découverte de plantes qui dansent, d’encres naturelles qui macèrent à 30 degrés, dans un joyeux bordel d’objets récupérés et de projets qui poussent au milieu des bouteilles de club maté, la boisson des coworking comme le vodka-Redbull est celle des boîtes de nuit sur la Costa del Sol.

 

J’ai rencontré Meiso aussi, une révélation: la flottaison pour flâner dans une bulle de magnésium. Je teste bientôt, je vous en parlerai peut-être…

 

Je retrouvai, grâce au mois de mai et en plein Paris, l’énergie vitale qui a semblé faire défaut au «numérique» récemment, de moins en moins underground et de plus en plus capitaliste. Merci glorieux anciens de ce cadeau précieux, de ces jours chômés pour entretenir notre curiosité.

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