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Après Amazon, c’est Google qui s’est lancé la semaine dernière dans la course aux assistants vocaux pour la maison. Un signe de plus, s’il en fallait, que le business des marques a vocation à devenir de plus en plus conversationnel et connecté. Tentative d’explication.

D’après une étude de Google Insights – LA cellule de planning stratégique du géant de Mountain View – en 2015, outre-Atlantique, un adulte sur quatre parlait à son smartphone. L’usage se porte même à 50% si l’on se concentre sur le segment des adolescents. Au global, près de 20% des recherches mobiles seraient d’ores et déjà vocales. Un pourcentage qui ne laisse donc planer aucun doute sur l’évolution de l’usage. 

Cette évolution est rendue possible par deux technologies complémentaires que sont la reconnaissance vocale et l’intelligence artificielle. Siri, Google Now et autre Microsoft Cortana, sont désormais capable de comprendre des requêtes complexes formulées nativement par les utilisateurs. Des phrases qui remplacent peu à peu les traditionnels mots clés si chers à Google. 

Jusqu’alors circonstanciée au mobile, cette bataille de l’usage se déplace désormais au sein même du domicile des consommateurs. 

Home sweet home  

A l’occasion de Google I/O, sa conférence annuelle consacrée aux développeurs, le géant de Mountain View a annoncé Home. Comme son nom l’indique, ce nouveau produit se destine à nos habitations.

Véritable enceinte connectée, l’objet intègre différents microphones qui assurent la bonne compréhension des demandes des utilisateurs. Home se connecte au wifi domestique et tire son intelligence de la technologie Google hébergée dans le cloud (la même que celle utilisée avec nos smartphones)

L’interaction se fait nativement à la voix et permet à l’utilisateur de faire exécuter à la demande tout un tas d’actions: modifier votre agenda, gérer votre chauffage ou encore répondre à l’une de vos questions, les possibilités sont infinies même si celle-ci s’orientent dans un premier temps sur les objets connectés de la maison.

Malgré son caractère innovant, Home n’est pas le premier produit de sa catégorie. Il vient concurrencer Echo, le produit lancé début 2015 par le géant de l’e-commerce Amazon. Ce dernier avait d’ailleurs anticipé l’entrée de Google et avait déjà annoncé en Mars dernier deux déclinaisons plus accessible de son produit initial – Amazon Tap et Echo Dot. 

Au plus près des consommateurs

La présence des deux géants sur le marché des assistants à domicile n’est pas le fruit du hasard. Derrière ce qui peut apparaître comme un énième gadget connecté pour geek, l’enjeu est d’imposer une interface de commande privilégiée par les consommateurs. Un hub capable de répondre à n’importe quelle requête, dont les actes d’achats du quotidien.

Les assistants domestique ont en effet vocation à devenir l’une des portes pour les marques souhaitant vendre directement aux consommateurs tout en améliorant leurs expériences clients. Plus de file d’attente, plus de transport, plus de numéro de carte bleue, plus de clic, bref plus aucune friction dans l’acte de consommation. Demandez, c’est commandé.

Coté business, compte tenu de la croissance affichée des requêtes vocales sur mobile, on peut aisément s’imaginer le potentiel de chiffre d’affaires que ce type d’objet pourrait vite représenter. Le potentiel est d’autant plus grand que l’objet induit une exclusivité et une fidélité du consommateur. Difficile en effet de faire cohabiter chez soi deux assistants de marques concurrents. Il y a une véritable prime au premier entrant.

Je veux et j’exige

Seul effet collatéral, l’éducation. Comme le décrivait un papa utilisateur de Amazon Echo dans un article publié récemment sur Medium, l’objet n’exige pas de ses enfants des formules de politesse. Exit donc le «merci» ou encore «s’il-te-plaît», place aux ordres simples et directifs. A chaque époque ses problèmes!

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