Communication de crise

La santé des prétendants à la Maison-Blanche est actuellement au cœur de la campagne présidentielle américaine depuis le malaise en public d’Hillary Clinton il y a dix jours. Les annonces presse des deux rivaux à la présidence se multiplient pour confirmer leurs aptitudes mentales et physiques à gouverner le pays. Première à dégainer, Hillary Clinton, contrainte et forcée par le malheureux évanouissement du 11 septembre.

En effet, les terribles images montrant l’ancienne first lady incapable de tenir debout ont fait le tour du monde sur les chaînes de télévision. Un désastre en termes de communication. Il faut être fort et robuste pour être à la tête d’une grande puissance internationale et ne montrer aucune faille. Toutes et tous l’ont bien compris. D’ailleurs, sa sortie pas moins de deux heures après son pépin de santé, en est la preuve. Prenant le temps de déclarer tout sourire devant les caméras «I feel great! What a sunny day in New York!», Hillary Clinton entendait reprendre la main coûte que coûte pour stopper le flot d’images médiatiques destructrices. Bien sûr, tout cela n’était que mise en scène. Madame Clinton n’allait pas mieux et cela était perceptible. Qu’importe, «the show must go on!».

Un déluge d'informations palliant le manque de transparence

Donald Trump, d’abord respectueux – il est en effet très malvenu de tirer sur une ambulance – a en vrai gentleman souhaité un prompt rétablissement à Hillary Clinton. Point trop n’en faut. Le clan des Républicains s’est ensuite vite engouffré dans la brèche pour crier haut et fort que la candidate des démocrates était incapable de diriger les Etats-Unis. S’enchaînent depuis publication de bulletins de santé on ne peut plus détaillés décrivant combien tous deux sont en «excellente santé». Un vrai carnet de santé est désormais à la disposition des médias. Attendons-nous même à des interviews surprenantes, comme celle du chirurgien qui a opéré Donald Trump de l’appendicite à 11 ans!

Bref, que signifie ce nouveau déluge d’informations palliant le manque de transparence des deux candidats? Rappelons que Barack Obama avait 47 ans lorsqu’il a été élu président. Hillary Clinton a 68 ans et Donald Trump 70 ans… Force est de constater que la classe politique américaine se caractérise par sa faculté à savamment occulter de communiquer sur l’état de santé de ses dirigeants et ainsi esquiver la gênante question de l’âge.

Et en France?

La campagne présidentielle de 2017 tournera-t-elle aussi autour de la question de santé et de l’âge des candidats? C’est fort possible. Emmanuel Macron joue à fond la carte de sa jeunesse politique et en fait une force, même s’il a moins d’expérience que ses adversaires. Alain Juppé a 71 ans, François Hollande 62 ans, Nicolas Sarkozy 61 ans, Emmanuel Macron 38 ans… Un Barack Obama en puissance?

Quoi qu’il en soit, après la polémique sur l’opacité concernant la santé des candidats à la présidentielle américaine, s’invite maintenant au programme celle sur leurs revenus. Les publier est une tradition, non une obligation légale. Et si, pour une fois, la France avait une longueur d’avance sur les Etats-Unis?

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