Internet
Instantanés et en flux continu, les médias 2.0 et réseaux sociaux favorisent la diffusion d’informations erronées ou mensongères. Il est de la responsabilité de chacun de vérifier les articles et leurs sources. Conseils.

L’année 2016 a vu un nouveau type de contenus faire son apparition sur la Toile, l'article mensonger. De fausses informations, comme l’affaire du «Pizzagate», ont notamment entouré l'élection présidentielle américaine. En France, même s’il s’agit d’un épiphénomène, des informations erronées sont publiées sans vérification de la part des médias; telle «la mort» de Martin Bouygues. Au vu de la vitesse de propagation de l’information sur les réseaux sociaux, ces faux articles peuvent vite prendre des proportions démesurées. Facebook et Google, qui véhiculent ces informations, sont critiqués pour leur incapacité à contrôler la véracité des infos partagées. Si les réseaux sociaux ont un rôle majeur à jouer dans l’éradication de ces intox, quels automatismes le grand public doit-il acquérir pour maîtriser le contenu existant en ligne et contrôler celui qu’il diffuse?

La responsabilité de chacun

Depuis plusieurs années, les sources d’info ont changé. Si, auparavant, les journaux, la radio et la télévision étaient les premiers médias consultés et crédités, aujourd’hui, ce sont les médias 2.0 qui les ont remplacés. Ces médias instantanés, en flux continu et sans véritable investigation, nécessitent plus de prudence et de sens critique de la part des utilisateurs quant aux informations qui y sont publiées. Les «flash info», «alerte info» et «dernière minute» doivent forcer l'internaute à vérifier la nature de l’info en confrontant les sources et en examinant le site émetteur avant de le relayer. Partager une information qui s’avère erronée, c’est se rendre tout aussi coupable que la source qui a publié l’intox. Il est de la responsabilité de chacun de partager des informations fiables. Particulièrement de nos jours, où cyber-harcèlement, plagiat et calomnie sont monnaie courante.

Certes, la vérification des sources est une tâche qui peut être longue et laborieuse, mais elle en vaut la peine. Elle permet de participer au développement et à la garantie d’un web plus sûr, plus digne de confiance, et de former des citoyens numériques plus avisés.

Pour encourager les internautes dans une démarche plus responsable, voici quelques conseils pour détecter les articles mensongers sur le Net:

Avant de partager une information, il est nécessaire de mesurer la fiabilité de son contenu, du site qui l’héberge, de son auteur ainsi que sa crédibilité. La recherche du titre ou du sujet de l’article sur un moteur de recherche fiable est une première méthode pour repérer si l’information a été traitée par d’autres sources sûres. S’il s’agit d’une info isolée qui vient d’un site peu connu, elle est probablement erronée.

Recherchez l’objectivité et évaluez le ton de l’article. Généralement, les articles fiables contiennent deux points de vue opposés. Pour en repérer un mensonger, il convient de s’appuyer sur le but de l’article: cherche-t-il à parfaire la culture de son lectorat ou à le convaincre de ses idéaux?

Méfiez-vous des temps forts rythmant la vie d’un pays et servant de prétextes à des débats houleux. Il est alors plausible de voir apparaître sur la Toile des histoires à dimension partisane, qui tendent à décrédibiliser les parties engagées. Un esprit critique affûté permettra d’éviter de partager des contenus mensongers et d’éduquer les enfants à faire de même.

Apprenez à repérer les news associant vrais articles et infos sensationnelles fictives afin de paraître crédibles.

Prêtez attention aux publicités affichées: aucun site sérieux n’affiche de publicité pour des pilules minceur miracle ou pour des blogs de ragots.

Soyez attentif à la discrète, mais néanmoins primordiale, mention «article sponsorisé». Il existe de plus en plus de sites ressemblant à des sites légitimes, en fait sponsorisés par un groupe, tel Cheese by Konbini, sponsorisé par Orange.

N’hésitez pas à rechercher le nom d’un auteur pour voir ses publications. S’il n’est pas référencé alors qu’il a écrit sur une information «majeure», il y a des chances pour qu’il ait utilisé un pseudonyme, pouvant être le signe d’une intox. Autre indicateur de «fake news«, le champ de l’auteur est tout simplement vide.

Jetez un œil à la date. Un article fiable en aura toujours une, pas forcément une intox. En outre, certaines informations peuvent refaire surface des années plus tard: s’il y a une date, vérifiez qu’elle soit récente.

Observez et évaluez l’aspect général du site: la qualité des photos, le nombre de clics pour arriver à l'info, le design, etc. Les articles mensongers sont souvent hébergés sur des sites regorgeant de publicités ou de diaporamas, propices aux pop-up, pour engranger des revenus publicitaires.

Face à la sophistication de ces articles mensongers, des initiatives ont vu le jour, tels Les Décodeurs du Monde et L'Inspecteur viral de Metro, qui vérifient l’authenticité des informations. Le Guide de vérification, complet et gratuit à destination du grand public, offre des outils pour vérifier tout contenu. Hoaxbuster, lui, s’est spécialisé dans la vérification des rumeurs du web.

Les innombrables avantages d’internet cachent des revers, qu’il faut identifier. Ces outils et conseils doivent permettre à l'internaute de s’affirmer responsable, conscient des risques du Net et capable de les déjouer. Pour bâtir un internet plus sûr, il faut donc prendre le temps de la vérification et éduquer en ce sens les populations, notamment les plus jeunes.

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