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Les «géants du web» ne se sont jamais aussi bien portés. Désignés par l’acronyme Gafa, Google, Amazon, Facebook et Apple représentent aujourd’hui une capitalisation cumulée de plus de 2000 milliards d’euros, pour un bénéfice de plus de 77 milliards. C’est plus que l’ensemble du CAC 40 (1500 milliards) et cela équivaut au PIB annuel de la France. Des chiffres jusqu’alors jamais atteints et une croissance qui ne semble pas avoir de limite.  

Disposant de la puissance financière des états, les Gafa n’en restent pas moins des acteurs économiques traditionnels. Des entreprises motivées par un objectif de croissance et même au-delà, de domination de leur marché. Depuis leur création, elles ont su prospérer en s’appuyant sur les technologies d’internet afin d’accéder et de proposer leurs produits et des services à l’humanité connectée. Le succès est tel que les Gafa disposent aujourd’hui des plus grosses bases de données clients du monde. À lui seul, Facebook distribue quatre produits réunissant chacun plus de 1 milliard d’utilisateurs : le réseau social Facebook à l’origine de son succès, Messenger, son application de messagerie, mais aussi WhatsApp et Instagram, acquis il y a quelques années par Mark Zuckerberg à l’issue d’un simple week-end avec son fondateur Kevin Systrom.

Qui peut aujourd’hui rivaliser avec ça ? Personne, même pas les États. Les données concernant les 31 millions de Français actifs sur Facebook sont sans doute plus précises que celles dont dispose l’État français lui-même à propos de ses citoyens…

 

Système vertueux 

 

Forts de cet actif et aidés de leur puissance financière sans limite, les Gafa bâtissent des écosystèmes cohérents de produits et services complémentaires à l’échelle de la planète tout entière. Leur objectif ? Construire leur web, c’est-à-dire un écosystème fermé, un espace privatif dans lequel le client connecté et identifié évolue sans jamais en sortir.  

Bien qu’à date le moins rentable des Gafa (il a fait ses premiers bénéfices en 2016), Amazon est le plus remarquable dans cette stratégie. Sous l’impulsion de son fondateur, le géant de Seattle ne cesse de proposer de nouveaux services qui améliorent l’expérience client et enrichissent son service de base qu’est l’e-commerce. Ils se nomment Amazon Premium, Amazon Prime Now, Amazon Fresh, Amazon Dash Button ou encore Amazon Dot & Echo, ils retiennent l’utilisateur dans un l’écosystème vertueux. Le client ne va plus sur le web, il recherche directement son produit à l’aide d’une interface Amazon : moteur de recherche, application mobile ou encore objet connecté et demain magasin spécialisé.

 

Diversification

 

Dans le même temps, le géant américain a bâti sa propre infrastructure afin de maintenir lui-même cet écosystème et de ne plus dépendre de personne. Il maîtrise sa logistique (entrepôts et gestion associée, flotte de camions et même d’avions) mais aussi son infrastructure technologique. C'est encore confidentiel pour les non-initiés, mais Amazon est l’un des leaders mondiaux en matière de cloud computing et d’hébergement. Son activité Amazon Web Service est d’ailleurs celle qui contribue le plus aux bénéfices annuels du géant.

Amazon n’est pas un cas isolé. Facebook investit par exemple massivement dans l’interactivité (réalité virtuelle, live video) afin d’améliorer l’expérience de ses clients tout en développant sa propre infrastructure technique. Le géant investit notamment dans l’accès à internet (drones, satellites, etc.) afin de fournir lui-même et gratuitement l’accès à ses services à l’humanité non encore connectée. De là à penser que cet accès sera demain conditionné à l’usage exclusif des produits de son écosystème, il n’y a qu’un pas… Une vision qui ne serait pas sans déplaire à ces nouveaux maîtres du monde que sont les Gafa.

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