numérique
300 000 tablettes ont été vendues aux États-Unis le premier jour de commercialisation.

Dimanche 4 avril, l'ardoise magique d'Apple, le déjà célèbre Ipad, a enfin débarqué dans les boutiques américaines. Alors que les pronostics allaient bon train sur le succès qui serait ou non au rendez-vous pour le dernier-né de la firme à la pomme, la première journée s'est soldée par 300 000 ventes (entre 499 et 829 dollars pièce) selon Apple.

La désillusion n'a pas donc pas été au rendez-vous, tout au moins de prime abord. Globalement, les chiffres sont en ligne avec les prévisions de Sanford Bernstein, qui tablait sur 300 000 à 400 000 ventes dès le premier week-end. Même si d'autres analystes, comme Piper Jaffray, avaient parié sur un tsunami en tablant sur 600 000 à 700000 unités écoulées dès la première journée. Aujourd'hui, le Crédit suisse prévoit 1,1 million d'unités vendues à la fin du trimestre, 4,8 millions d'unités sur l'année 2010 et 8,7 millions l'an prochain.

Du côté des médias français, c'est aussi l'effervescence. Un jour avant la mise en vente de l'Ipad outre-Atlantique, le magazine Paris Match était déjà sur les rangs pour proposer une application, immédiatement disponible sur l'App Store, suivi de près par France 24 et Le Monde. Ce dernier s'est même offert même le luxe d'une formule «quadruple play», intégrant Ipod et Ipad.

Batte de baseball et mixeur

Après ce démarrage en trombe, la tablette magique a suscité son lot de mécontentements. Manque d'interactivité, absence d'une fonction de téléphonie ou de port USB: les critiques pleuvent dans la blogosphère américaine. «Trouble au paradis : les utilisateurs de l'Ipad se plaignent de la connexion Wifi», titre le célèbre blog Tech Crunch. Parmi les motifs de plainte, le fait que la tablette ne signale aucun réseau ou ne capte qu'un signal très faible alors que d'autres appareils se connectent à pleine puissance au même endroit.

Même son de cloche chez le blogueur américain Jeff Jarvis. Sur son site Buzz Machine, ce dernier qualifie l'Ipad de «rétrograde» et s'attaque aux applications développées par les médias traditionnels. «L'exemple le plus absurde est celui de l'application de Time Magazine, qui est essentiellement un PDF du titre. C'est pire que le Web: on ne peut ni commenter, ni cliquer sur des liens extérieurs, ni poster des liens, et ils pensent que cela vaut 4,99 dollars par semaine. Mais les images sont jolie», ironise-t-il.

Puisqu'on parle de buzz, la phase de test de l'Ipad sur Internet a même donné lieu à quelques débordements que seule peut provoquer une création d'Apple. Un adolescent américain a décidé de célébrer à sa manière ce lancement, en détruisant sa tablette avec une batte de baseball. Autre idioties gratuites: l'Ipad passé au mixeur par l'équipe de Will it Blend. Ou le site I Fix it, qui s'est amusé à démonter et à désassembler complètement l'ardoise magique… Moins brutal et plus laborieux.

 

Parole d'expert

 

Emmanuel Vivier, président de Vanksen

 

«L'Ipad est à l'image des autres produits phare d'Apple: il va falloir attendre la deuxième version pour se rendre compte du véritable potentiel de l'outil. Pour le moment, un certain nombre de choses sont décevantes. Il n'y a pas le programme Flash, nécessaire pour visiter environ la moitié des sites Internet. Et pas de port USB non plus. Pour poursuivre la liste, on ne peut pas téléphoner, il n'y a pas d'appareil photo, pas de webcam, etc. Mais l'emballage est très sexy et 300 000 Ipad vendus, c'est déjà un très beau démarrage. En termes de communication, c'est un succès indéniable. Mais cela sera-t-il seulement un succès d'estime ou un succès de masse?»

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