J'ai été très étonné, à la lecture des comptes-rendus du troisième Observatoire sur la communication du développement durable, de commentaires approfondis sur les «erreurs» émanant du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). J'ai été étonné car les prévisions du Giec ont toujours servi de caution au discours de la cause écologique.

[…] Je cite Les Échos rapportant un communiqué de l'ONU: «Le Giec aurait évoqué des chiffres par militantisme (“prière désormais d'affirmer que ce dont on est sûr”) et des erreurs aurait été commises.» Lesquelles erreurs ont été reconnues par les experts du Giec, dont le président actuel devra partir à la fin de l'année. Bigre. Ça ne plaisante pas.

Ces personnes du Giec sont bien évidemment très compétentes et, sans doute, comme il est dit ici ou là, manquaient-elles de moyens pour affiner leurs conclusions et prévisions. Mais le fait est là: en dépit de moyens, il a été publié des résultats qui sont très contestables et ce «par militantisme», résultats qui ont servi à communiquer dans les médias, depuis quelques années.

Au-delà des erreurs, reconnaissons qu'il est assez affligeant de voir se dérouler sous les yeux du grand public des batailles où des experts contestent des experts sur une cause aussi sérieuse. Quelle image pour la crédibilité de la cause écologique!

Déjà, on sait par un certain nombre d'études que la communication du développement durable peine à convaincre au sens où les actes ne suivent pas. Constat fait par Nicolas Hulot lui-même, puis par l'étude Quintess. On sait que la sémantique du développement durable est difficilement compréhensible par tous («oxyde nitreux», «rejet de méthane dans l'atmosphère», «séquestration du carbone»). On sait que l'économie verte produit des produits, semble-t-il, plus chers.

On sait que sur le territoire français, par exemple, on ne peut penser pareil en matière de développement durable, lorsqu'on habite Nice ou Vichy ou les Alpes, Paris ou Lille. Donc, il faut une communication adaptée au «local».

Travailler ensemble

On sait donc que la communication du développement durable est difficile et pas très au point aujourd'hui. Ce n'est pas le sujet du Giec qui va l'arranger, qui en rajoute dans l'incompréhension. Que peut penser le citoyen devant ce spectacle?

Il est normal que, sur un sujet comme celui-ci, il y ait des désaccords. Le sujet est neuf, peut prêter à des errements sur le plan de la réflexion mais, de grâce, faisons en sorte que les experts au moins puissent discuter ensemble de leurs points de vue pour aboutir à une position commune.

Au Kilimandjaro, que se passe-t-il réellement? On sait qu'Al Gore a menti avec ses photos, passons. Les eaux montent-elles quand la glace fond? C'est très contestable. De combien de degrés la planète va-t-elle se réchauffer, et à quelle date le point de non-retour sera-t-il atteint? On ne le sait plus.

Pourquoi les gens, pour ou contre, ne travaillent-ils pas ensemble? Je croyais que nous devions tous être solidaires dans ces époques tourmentées, dans ce «monde de la conversation». Où est la société du «ensemble», du partage, du «et», du «nous»? […]

La solidarité marche aussi avec les scientifiques. Il faudrait s'en souvenir. Alors, Messieurs les experts, arrêtez de vous chamailler, travaillez ensemble, cela sera tellement mieux pour la planète!

Il serait temps maintenant de reconstruire un discours sur le développement responsable, sur lequel les experts de tout bord soient d'accord pour que les citoyens comprennent quelque chose et que la communication fonctionne. C'était bien l'objet de ce troisième Observatoire!

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