Lorsque j'observe le paysage publicitaire de ces dernières années, ce qui me frappe c'est la juxtaposition de deux courants antagonistes. D'un côté les désirs continuent à être exacerbés par les marques avec le risque de création de frustration lorsqu'ils ne sont pas assouvis. Michel Houellebecq l'exprime très bien dans ces quelques mots : « Augmenter les désirs jusqu'à l'insoutenable, tel est le principe sur lequel repose la société occidentale » De l'autre côté fleurissent des messages de prévention sur les risques liés à la consommation, à la dépendance ou au surendettement par exemple.

Rappelons que l'on a constaté dans l'univers du tabac, avant que les investissements publicitaires disparaissent totalement, ou dans celui de l'alcool, régentés par la loi Evin depuis 1991, que de tels messages de prévention ont eu un impact quasiment nul sur la consommation. En tirera-t-on le même bilan pour la communication des produits alimentaires dans quelques années ?

Je ne crois pas que cela influe réellement sur le comportement du public. Ce dernier est de plus en plus expert et averti. Il va chercher dans la communication de l'information sur les marques et parfois un peu de divertissement lorsque le discours parvient à être créatif ; ce qui est de moins en moins le cas ces dernières années. Je pense en effet que depuis une dizaine d'années la créativité publicitaire a baissé du fait d'une moindre prise de risque et de l'accumulation de pré-tests inutiles ou, pire, castrateurs. (...)

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.