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57% des Français inquiets par le développement de Facebook

Facebook, Google, Microsoft, Apple, Yahoo… Entre 2001 et 2011, ces marques Internet ont intégré un programme secret de la National Security Agency (NSA) américaine afin de permettre aux services de renseignements de consulter en temps réel des courriels (sur Hotmail ou Gmail) ainsi que toutes les données (conversations, vidéos, photos, tchats), présentes sur ces sites. Ce système, baptisé Prism et révélé par The Guardian et The Washington Post, grâce à l'ancien agent de la CIA Edward Snowden, risque d'altérer tout autant l'image d'Obama que celle de ces plates-formes qui laisseraient des entrées dérobées à l'e-espionnage (ce qu'elles nient).

«Vous ne pouvez pas avoir 100% de sécurité et 100% de respect de la vie privée, a défendu le président américain. La communauté du renseignement examine les numéros de téléphone et la durée des appels. Ils ne regardent pas le nom des gens.» C'est, à peu de choses près, l'argumentaire des grandes firmes Internet quand elles justifient leur politique de confidentialité par l'anonymat des données.

Un développement qui inquiète

Le fait que ces interceptions, menées au nom de la sécurité des Etats-Unis, ne soient pas limitées au territoire américain est-il de nature à porter atteinte en France à la réputation de ces plates-formes Internet mondiales? «Du point de vue de l'opinion publique, l'impact sera très faible», augure Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. L'institut vient de réaliser avec Enjeux-Les Echos un sondage auprès d'un millier de Français sur la perception d'Internet en général et l'image, spontanée ou non, des marques qui y sont associées.

Résultat: si le Web «fournit une information de bonne qualité» (83%), «est une bonne chose pour l'économie française» (78%) ou crée des emplois (75%), il est aussi jugé «incontrôlable» par 76% d'entre eux. «Pour 42%, Internet est quelque chose d'inquiétant, ajoute l'expert. Cela apparaît plus nettement sur les réseaux sociaux, où ressort majoritairement un problème de maîtrise des données et la difficulté à contrôler sa présence.» En effet, Facebook et Twitter, pour respectivement 57% et 51% des Français sont des entreprises dont le développement inquiète.

Faut-il pour autant, dans le cadre de réponses assistées, préférer l'item «constitue un symbole de la mondialisation»? C'est le cas d'Amazon (40%), de Google (46%) et plus encore d'Apple (69%). «C'est ambivalent car la mondialisation a une connotation négative pour 62% des Français», rappelle Frédéric Dabi. Que seuls 10% jugent, à l'inverse, qu'Apple est «quelque chose d'indispensable» constitue une claque pour cette marque en termes d'image. Les réseaux sociaux ressortent aussi mal en termes d'utilité incontournable: 8% pour Facebook et 4% pour Twitter. Google, qui est jugé «indispensable» par 38% des Français, s'en tire mieux et écrase en notoriété spontanée les autres marques (49% la citent, devant Microsoft, à 6%). A noter que Twitter, malgré un traitement médiatique permanent, n'arrive pas spontanément à 1 point de notoriété.

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