La récession a frappé la France. Et elle se décline au quotidien par de nouveaux chômeurs, des fermetures d'usines... Au milieu de cet inquiétant contexte, un seul acteur semble trouver grâce aux yeux du public, les entreprises. Selon l'étude menée par Publicis Groupe auprès de 6000 Européens «Europe 2013, un continent à la dérive», elles apparaissent comme les acteurs les plus à même de trouver des solutions à la crise, face à l'incapacité des acteurs publics. 53% des Français ont ainsi confiance dans les solutions proposées par les PME et 40% adhèrent à celles formulées par les multinationales françaises.

Certes, les entreprises créent des emplois et de la croissance ; elles exportent et conquièrent des marchés ; elles innovent dans leurs produits et en inventent d'autres. Mais il faut chercher la raison de cette « foi » autre part. En effet, la crise a largement dépassé la sphère économique, elle a envahi le domaine social et moral. Nous voilà revenus au temps des égoïsmes sacrés, du repli sur soi, de la perte des repères, du doute généralisé... Plus encore que le chômage, la perte du lien social, du sentiment d'appartenance à une communauté, à un ensemble de valeurs, est le principal danger de notre société : dans une société atomisée, nul effort «national» ne peut être demandé puisqu'il suppose un lien entre les individus. Ce lien, l'entreprise doit le faire vivre.

En cela, la communication événementielle est un acteur clef de la société civile : de l'événement local à celui mondial, elle crée du lien social, elle fait se rencontrer les individus, elle les sort de leur isolement. Parallèlement au but premier, l'organisation d'événements culturels, de forums économiques ou de rassemblements politiques répond également au besoin de se regrouper et de retisser un lien entre les individus. L'an dernier, en période de campagne présidentielle, par l'organisation de meetings politiques, des centaines de milliers de personnes purent ainsi se rassembler, se sentir appartenir à une même communauté de valeurs et de destins. La communication qui a été faite durant cette campagne a également permis de nourrir l'actualité du moment et de fédérer les individus au sein de cet évènement national majeur.

Cette implication dans la vie civique, économique ou culturelle de notre pays a de fait accompagné la révolution que les médias connaissent depuis quelques années. L'émergence des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, l'importance croissante des chaines d'informations continues et l'apparition de nouveaux « leaders d'opinion » sur le web, nécessitent chaque jour plus de contenu à analyser et à diffuser. Cette mutation du paysage médiatique mondial a bouleversé notre rapport à l'information : nos sociétés sont désormais assommées de « breaking news » qui sont aussitôt chassés par d'autres informations toutes aussi importantes que les précédentes. Un fait chasse l'autre et tout à chacun peut s'ériger en Théophraste Renaudot d'un jour. L'organisation de ces meetings politiques a donc véhiculé du contenu politique qui a été repris par l'ensemble des canaux ; elle a nourri pendant un temps le monstre froid et insatiable médiatique. L'événementiel a donc dû opérer sa mue, de canal de distribution à centre de production de contenu politique, économique et culturel.

Ce secteur, par la production de contenu, fédère les individus en créant des références communes et en leur donnant l'occasion de participer, débattre sur des thématiques qu'il met en action. C'est ainsi que l'événementiel replace l'humain au centre, tant par le lien social qu'il recrée que par l'information qu'il diffuse. Cet humain a pu avoir l'impression de n'être qu'une variable d'ajustement, qu'un élément parmi d'autres, remplaçable. Par exemple le nombre croissant de cas de dépression pour cause de pression au travail est symptomatique de cet état de tension. Les entreprises l'ont compris et tentent de replacer l'humain au centre de leurs activités. Et elles ont tout à y gagner. En effet, selon l'étude de Publicis, 55% des Européens considèrent que le dialogue social, ou plutôt le manque de dialogue social est un handicap pour sortir de la crise. De même, 56% d'entre eux pensent que le manque de relations entre les groupes et les PME retardent la sortie de crise.

Les rapports humains, les rapports de confiance, la synergie des compétences sont donc au centre de la vie de l'entreprise et comptent parmi ses moteurs de croissance. Cette relation de confiance entre individus se doit d'être reconstruite et c'est par ce fameux « esprit d'entreprise » que les entreprises pourront réemprunter le chemin de la croissance.

Il incombe à l'événementiel d'y contribuer, d'associer les différents acteurs d'un même processus, membres élargis du groupe. Les congrès, les assemblées générales, les réunions de cadres, les soirées... sont ainsi l'occasion de rassembler les employés, les sous-traitants, les officiels, les partenaires, pour quelques heures dans un cadre informel. Il s'agit donc de «rassembler les troupes», de recréer ce lien dans l'entreprise. Ces évènements internes aux entreprises, ces opérations de relations publiques sont également l'occasion de les différencier des autres, de créer un territoire de marque, condition nécessaire à l'émergence d'un esprit particulier.

 

Producteur de contenu, créateur de lien social, dans la cité comme dans l'entreprise, l'événementiel participe effectivement à l'éventuelle sortie de crise. Si cette participation ne concerne pas immédiatement les conséquences économiques, elle a sans aucun doute trait aux conséquences morales et sociales.

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