Pour 80% des Français, l'agriculture est une chance pour notre économie

La fréquentation du Salon de l'agriculture en atteste: la France des champs plaît à celle des villes. Huit Français sur dix (y compris chez les citadins) estiment que l'agriculture est une chance pour notre économie, alors que 18% pensent qu'il faudrait songer à développer d'autres secteurs, selon un sondage BVA mené pour I-Télé auprès de 998 internautes les 20 et 21 février. En 1998, la part de sceptiques était de 37%.

Céline Bracq, directrice de CSA Opinion, rappelle que les avis positifs ont progressé de 22 points par rapport à 1993, lorsque la France sortait d'un débat sur la réforme de la politique agricole commune (PAC). Ils sont 72% à penser qu'il «faut continuer à subventionner l'agriculture française pour absolument maintenir une France rurale». Même si l'on peut trouver un rien sauvage la corrélation du sondeur entre subvention et ruralité, ce chiffre témoigne d'un très fort attachement à la cause des agriculteurs. Sans doute faut-il y voir aussi, comme BVA, le signe d'une certaine méconnaissance du système des subventions  (84% des 18-24 ans le soutiennent), qui profite d'abord aux gros exploitants céréaliers.

Des questionnements concernant la sécurité alimentaire

Là où les agriculteurs sont un peu moins à la fête, c'est dès que l'on aborde des sujets liés à la sécurité sanitaire. Le baromètre Ifop pour Dimanche Ouest France, réalisé auprès de 1 011 internautes les 12 et 14 février, témoigne de traits d'image positifs, mais à la baisse par rapport aux scores vus depuis 2010. Sept Français sur dix jugent que les consommateurs peuvent faire confiance à ces professionnels, mais c'est tout de même dix points de moins qu'en février 2013. Un recul qui nous ramène à la crise de la vache folle des années 1990 et qui s'observe aussi quand il s'agit de savoir si les agriculteurs sont jugés «modernes» (68% contre 77%) ou «respectueux de la santé» (59% contre 69%).

«Même si c'est en partie injuste, les agriculteurs ont été touchés par le scandale de la viande de cheval, explique Jérôme Fourquet, directeur de département opinion et stratégies d'entreprise de l'Ifop. La filière agricole n'est pas concernée, mais elle pâtit des éléments d'image de la filière agroalimentaire liés à la confiance et à la santé des consommateurs.» L'opinion a été durablement affectée par l'affaire Spanghero, en février 2013. Elle se dit aussi moins prête à garantir un meilleur revenu aux agriculteurs en payant plus cher les produits alimentaires (-5 points, à 56%). «On peut payer éventuellement davantage pour avoir une vigilance accrue, avec un circuit court, traçable, mais pour les produits incriminés comme les plats cuisinés italiens, il peut en résulter une baisse des ventes de 30% sur l'année», conclut Jérôme Fourquet.

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