Audiovisuel
Tribune. Jean-Luc Chetrit, président Carat France, vient de publier, avec François Druel, «La Télévision est morte... vive ma télévision» (éditions Télémaque).

Parce que nous sommes tous des enfants de la télé, ses mutations autant que l'avenir qui l'attend nous passionnent. Mais force est de constater qu'avec la génération millenium, la télévision cède le pas à l'écran. Un écran multiple, connecté, doté d'une qualité et d'une quantité de vidéos croissantes et s'ouvrant sur un choix de contenus et d'œuvres quasiment infini.

Affecté par ces nouveaux écrans qui ont progressivement envahi nos salons et nos vies, le monde de l'audiovisuel est en train de réaliser sa révolution copernicienne. Autrefois totalement séparés, la télévision et l'informatique sont en train de converger pour créer dans les foyers une sorte de continuum.

Mais tous les écrans ne sont pas égaux, notamment en matière d'usage. Les «petits» écrans (tablettes, mobiles, consoles) offrent une expérience individualiste et personnalisée. On choisit exactement ce que l'on veut regarder au moment précis où l'on veut le regarder, avec l'objectif de se laisser surprendre rapidement. A l'inverse, le grand écran du salon conserve une fonction plus sociale, il offre un rendez-vous ritualisé plus long. Il devient un véritable écran-écrin.

Le nouvel écosystème entraîne de nouveaux enjeux publicitaires pour les marques, à commencer par celui de l'efficacité. S'il s'agissait avant de maximiser son taux de couverture pour créer de la résonance et de la masse, il faut à présent agréger un grand nombre de niches d'audience. Le bombardement massif s'efface devant les frappes chirurgicales.

Qui finira par gagner entre les pure-players, ceux qui (comme Netflix) travaillent sur les algorithmes de recommandation automatique des contenus – et les chaînes de télévision, qui misent tout sur leur expertise de programmation?

Dans un monde où tout le monde peut créer et diffuser, la rareté n'est plus attachée aux contenus, mais aux audiences. La puissance de la marque, la qualité du contenu et la maîtrise d'interfaces digitales ergonomiques sont essentiels pour organiser l'abondance de contenus et se différencier.

Dans cette nouvelle économie de l'attention, les grands gagnants sont ceux qui sauront «donner envie» au plus grand nombre à travers un storytelling efficace de leur offre.

De ce processus en cours va émerger ma télévision de demain. Chacun la sienne, toutes différentes et pourtant toutes semblables.

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