Carte blanche
Paul Wauters, directeur de la création et associé chez Babel, est un Flamand amoureux de son pays qui aime aussi se perdre sur les routes de France.

Les affiches à trois mots. J’aime les affiches avec trois mots. « Cancer cures smoking », « Mind the gap », toutes les affiches de The Economist, en caractères blancs sur fond rouge… La typographie est simple, c’est épuré mais pourtant très puissant et ça demande finalement énormément de travail. Réussir à faire passer un message en trois mots, c’est être incroyablement fort. C’est d’ailleurs en voyant les annonces pour Timberland qui ressemblaient à des pages de journaux en noir et blanc que je me suis dit pour la première fois : « C’est ça que je veux faire de ma vie ».


Le plaisir de travailler. Je pense que quand on prend du plaisir dans ce qu’on fait, les gens le ressentent. Si l'on prend l’exemple du Muppet Show ou des Monty Python, on sent que le calcul s’arrête à un certain point pour laisser place à l’improvisation, ce qui est une source de plaisir pour le spectateur. Les Monty Python, à l’origine, c’est une bande de potes tous très intelligents qui ont décidé de vendre leur délire à la BBC, c’est aussi simple que ça. Ce qu’ils ont fait ne passerait jamais à notre époque, c’était bien trop politiquement incorrect. Cette spontanéité est désormais rare dans la publicité, il y a trop de science et d’opinion, il n’y a plus de prise de risque.


Les road trips. J’adore me lancer sur les routes de France sans savoir où je vais, ou bien partir en sachant où je vais et changer d’avis en cours de route. J’ai mon point d’arrivée, mais je m’amuse sur le chemin. Je me retrouve dans des villages que je ne connais pas, qui peuvent être aussi beaux que laids, mais quoi qu’il arrive, je rencontre des gens intéressants. J’ai d’ailleurs été à Meaux une fois et j’ai été très déçu… J’ai eu du mal à trouver du fromage ! J’aime aller à l’origine des choses. Et je travaille de la même manière au quotidien : je trouve le chemin en conduisant plutôt qu’en plaçant des marqueurs à l’avance.

 

La Belgique. Il faut que je précise que je suis flamand et ce qui est bien quand on est dans ce cas, c’est que l’on part de rien. Il n’y a pas cette notion de grande ville comme à Paris ou à New York où l'on se sent obligé de faire ou savoir certaines choses. En Belgique, il n’y a aucune raison de se prendre la tête ou de prendre la grosse tête, au contraire, plus c’est absurde, plus on est satisfait. On a battu un record mondial : celui de la durée de vacance d'un gouvernement. Pendant plusieurs jours, on a fêté ce record avec frites et bières, sans se préoccuper du pourquoi !

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