Stand-up

Tous les mardis à la Comédie des 3 bornes à Paris, Tahnee interprète son spectacle “Tahnee, L’autre… Enfin !”. À 31 ans, celle qui a grandi en Normandie raconte avec humour sa vie, entre déconstruction et féminisme.

Narrer une histoire d’anecdotes dans le métro, ce n’est pas ce qui intéresse Tahnee. À travers l’humour, la comédienne souhaite « apporter un message » à son public tant via les sujets de société qu’elle aborde qu’à travers son expérience personnelle : « Mon spectacle commence par mon adolescence en Normandie, où je témoigne de mon rapport à mes cheveux et au fait que j’ai mis du temps à les aimer. Je parle aussi de mon coming out, de même que ma découverte du féminisme. » C’est au collège qu’elle se révèle pour le théâtre et se lance ensuite dans l’improvisation en rejoignant la Ligue d’improvisation de Paris (LIP)  : « Pendant quatre/cinq ans j’ai pris des cours d’improvisation et je me suis rendu compte que ce que je préférais c’était faire rire le public. Parallèlement, j’ai des souvenirs qui me reviennent dans lesquels je regardais les cassettes en boucle de Florence Foresti, Muriel Robin, ou encore Jamel Debbouze », cite-t-elle en riant.

Se libérer sur scène

En 2016, Tahnee se lance dans le stand-up car « en improvisation, on raconte beaucoup d’histoires et j’étais dans une période où j’avais envie de prendre le temps d’écrire puisque j’étais en pleine réflexion sur ma vie », affirme-t-elle. Pour en arriver aujourd’hui avec son spectacle Tahnee, L’autre… Enfin ! , l’humoriste de région parisienne a participé au «tremplin propulsion» organisé par la mairie de Paris du 20e en partenariat avec Les plateaux sauvages, un concours destiné aux artistes amateurs. À l’issue de cette compétition, elle obtient le prix du jury qui consiste à un accompagnement pour jouer son spectacle quatre mois après. Comme Tahnee le précise, les sujets qu’elle aborde lui sont propres : « L’humour que je fais est différent, je suis en train de trouver mon public. Parfois on me reproche d’être trop communautaire car je parle beaucoup de sujets LGBTQIA+, c’est potentiellement plus clivant que faire des choses qui ne suscitent pas de polémique. » De l’autre, aborder ce genre de thème est aussi une richesse pour les personnes concernées.

L’humour longtemps attribué aux hommes a motivé Tahnee et deux de ses amies, Lucie et Mahaut, à créer le Comédie Love, un espace d’entraînement pour favoriser les femmes et personnes queers dans le milieu. « On voulait créer un cocon où on se sent bien, où on expérimente nos blagues de spectacle sans être témoin de blague sexiste, raciste, homophobe. À chaque plateau solidaire on invite une association qui nous tient à cœur et on leur remet notre chapeau », affirme-t-elle de façon bienveillante. Un souvenir marquant ? Elle se remémore la fois où la chanteuse Ayo est venue la voir en représentation : « Dans mon spectacle je parle d’elle puisque c’est l’une de mes inspirations, elle m’a permis de m’assumer en tant que femme métisse. Je me suis rendu à l’un de ses concerts et je lui ai donné un flyer de mon spectacle, je ne pensais pas qu’elle viendrait. » Entre s’accepter et faire rire, Tahnee combine les deux.

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