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Pour le lancement de sa nouvelle GT-R, Nissan revient sur l'histoire houleuse de son modèle légendaire dans une campagne 360 signée DigitasLBi et TBWA\G1.

«C’est l’histoire d’une injustice contre une voiture super performante qui s’est retrouvée en compétition face à des concurrents plus reconnus qu’elle», résume Éric Pierre, Executive Creative Director de TBWA G1.

Pour les néophytes, la GT-R de Nissan est le modèle phare du constructeur, sulfureux et anticonformiste. Jugée trop rapide pour une «simple Nissan», elle fut interdite de compétition en Australie après trois victoires consécutives et accusée de tricherie par Porsche.

«Les Australiens étaient mécontents qu’elle puisse tout rafler, ils ont modifié le règlement pour qu’elle ne puisse plus concourir», raconte Frédéric Roux, creative director de Digitas LBI Paris. Des péripéties qui n’atteignent pas les amoureux de la marque, en adoration devant le modèle. «Nissan n’a pas besoin de faire de publicité pour ce modèle. Il se vend tout seul.» La marque n’avait ainsi jamais fait de publicité autour de cette voiture, qui doit sa notoriété à des apparitions dans des mangas, à sa place de star dans Fast & Furious et... à sa vitesse. Usain Bolt lui-même en a fait sa compagne de route.

Réinventer les archives

Alors, pour le lancement de sa nouvelle GT-R, pas question de faire une «publicité traditionnelle», la marque s’est mise au service des fans du véhicule tout en attisant la curiosité du grand public grâce à un film orchestré par TBWA G1 et Digitas LBI qui mêle fausses images d’archives et clichés qui semblent empruntées à Fast & Furious.

«Les véritables images d’archive de la GT-R sont rares et filmées pour la télévision avec des caméras postées sur le bord de la route. Aujourd’hui, le public a l’habitude d’être au milieu des courses, de tout voir. Pour le dynamisme du film, il fallait tourner ces images nous-mêmes», explique Frédéric Roux.

Seuls quelques plans brefs ont été tirés des archives de la marque. L’essentiel du spot a été tourné en juin dernier à Kiev avec un pilote professionnel en circuit et sur site extérieur. «Nous sommes restés sur place pendant une petite semaine et avons tourné pendant trois jours de façon intense. On voulait que la lumière sur le nouveau modèle soit rasante, donc on tournait très tôt le matin et très tard le soir. Et la journée, nous filmions les plans qui font office d’images d’archives», raconte Frédéric Roux.

Tour de passe-passe

Si le site de tournage ukrainien a permis de donner cette touche industrielle et authentique voulue par l’équipe, il a fallu s’adapter à un environnement local imprévisible. «Nous avons tourné dans ce qui devait être une sorte de salle de spectacle, sauf que les travaux n’ont jamais été terminés, il manquait la moitié du bâtiment. Pareil pour le pont. Du coup, quand la voiture slalome au milieu des grues, tout ce qu’il y a autour, c’est le vide. Tout était à l’abandon. Pour le plan final, nous voulions nous servir de ce cadre spécial et utiliser un drone pour filmer un dérapage qui se serait arrêté juste au bord du vide. Mais le sol était glissant donc nous avons un peu manipulé les plans... un petit tour de passe-passe», révèle Frédéric Roux.

Le réalisateur Chris Morris a souhaité mettre particulièrement en avant la colère du constructeur quand il apprend que sa voiture est bannie de la compétition. En réalité, l’annonce a été faite par voie de communiqué de presse, mais le réalisateur a voulu mettre en scène la conférence de presse qui a suivi. «Chris a vraiment mis les acteurs dans l’état d’esprit de l'époque, il leur a expliqué qu’ils étaient face à ceux qui les avaient trahis et ils se sont laissés prendre au jeu. Tellement qu’ils se jetaient des objets dessus, c’était le chaos!», se souvient le directeur de création.

Restauration rapide

Autre problème de taille: la GT-R dernière génération. Le constructeur a tellement bien pensé son bolide qu’il ne peut pas déraper. Or, difficile de donner une impression de puissance et de vitesse à l’écran sans cette cascade. «Il a fallu désactiver certains modes pour qu’elle dérape, mais c’était risqué. Pour les images de 2003, avec la voiture bleue qui tourne autour du nouveau modèle, le pilote a cassé la direction assistée en pleine scène, et dû finir manuellement. Nous avons eu une très grosse frayeur.»

Quant à la GT-R de 1991, dont un des modèles a été vendu dernièrement 1 million d’euros aux enchères, difficile de trouver une voiture d’époque. Si les propriétaires étaient d’accord sur le principe, ils ont fait machine arrière une fois qu’ils ont eu connaissance du détail des cascades. L’équipe a finalement fait appel à un préparateur allemand, passionné du modèle, pour maquiller des voitures récentes et les refaire à l’identique. «Nos spectateurs sont de véritables spécialistes qui repèreront tout de suite s’il y a une erreur. Que ce soit sur la place du volant ou les barres latérales, on a dû penser les moindres détails», conclut Éric Pierre. Un souci du détail poussé jusqu’aux tenues et appareils des photographes de la salle de presse. Un clin d’œil à la réputation «tricky» de la GT-R. Mais pour la bonne cause.

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