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Marc Horgues - Le directeur de la création, arrivé en janvier chez Elan Edelman, se décrit comme « society centric », tourné vers les clients, les utilisateurs et l’avenir.
Les sous-cultures web
Je suis en quelque sorte un digital native. La culture web est très excitante car elle est perpétuellement en mouvement. Il y a eu cette époque des forums, des 4chan, des mèmes et actuellement, celle des neurchis. Ce sont des microcosmes qui ont leurs propres codes graphiques et verbaux au sein desquels les utilisateurs s’écrivent avec de vrais jargons locaux. Il convient d’exploiter intelligemment ces phénomènes culturels pour être en phase avec les attentes des gens.
L’intelligence artificielle
Les innovations technologiques m’intéressent particulièrement. Chaque innovation, que ce soient les différentes fonctionnalités des applications, la réalité virtuelle ou bien l’impression 3D, débloque de nouvelles façons de raconter des histoires et de capitaliser sur de nouveaux usages. L’intelligence artificielle m’inspire beaucoup aussi. Je pense notamment à la campagne “The Next Rembrandt” qui a créé grâce à l’IA une toile originale qui aurait pu être l’oeuvre du peintre. Pour ne pas vieillir mal, ces idées contemporaines doivent cependant ne pas être qu’un artifice et servir un changement sociétal.
La science-fiction
Se projeter dans l’imaginaire d’autres personnes permet de libérer son côté créatif. Les écrivains de science-fiction, comme Alain Damasio, Paolo Bacigalupi ou Philippe Jaworski, ont toujours été des lanceurs d’alertes quant aux dérives liées au web, aux données et aux effets que la technologie peut avoir sur nos vies. L’imaginaire collectif se perd et ce que l’avenir nous réserve devient flou. Il faudrait donc penser à des utopies plutôt qu’à des dystopies pour réfléchir à de nouveaux modes de vie enviables, proposer de meilleures solutions pour le futur et forger un récit commun qui motivera les générations suivantes.
Les artistes numériques
Ils ont pour moi une vraie portée, notamment lorsqu’ils font des critiques acerbes ou légères de la société. C’est le cas de la société de la surveillance lorsque Dries Depoorter met en place une oeuvre qui récupère en direct les images des caméras de Seattle, la localisation des appels d’urgence et les communications radio de la police afin d’alerter quant à l’absence de contrôle sur ces données. Aussi, il a développé l’application « Die With Me » qui permet aux utilisateurs de communiquer avec des étrangers uniquement quand leur batterie est chargée à moins de 5%. Autant d’installations qui jouent sur des tensions que la technologie nous apporte.