Carte blanche
Emmanuel Thouan, directeur du cabinet de conseil et studio de design DICI qu’il a rejoint en 2008, cultive sa propre impertinence qui le mène à la sacro-sainte disruption. Mais c’est surtout dans celle des autres qu’il trouve son inspiration.

La Corée du Sud

« Avoir vécu à Séoul, alors que je n’avais jamais quitté la France, m’a permis d’élargir mes horizons culturels. Là-bas, il n’est pas rare de croiser les grands-parents en habits traditionnels dans le métro et les petits-enfants accrochés à Snapchat et Baidu. Séoul est un vrai champignon économique et culturel, une société qui va beaucoup plus vite que la nôtre pour se transformer. En 1960, le pays était à la 60ème place économique mondiale ; aujourd’hui, il est 9ème ! Le but du designer, de son côté, c’est justement la transformation. » 

L’humilité

« J’aime les gens impertinents. Yun-Kil Cho, patron d’une agence coréenne de design, en fait partie. Il accompagne la vision d’entrepreneurs, notamment à très haut niveau, sur le développement de produits très spécifiques, comme LG sur une gamme “signature” en domotique qui n’a pour moi aucun équivalent dans le monde. Il est très humble dans sa façon d’aborder les sujets car il ne signe jamais. Les designers doivent mettre leur expertise et leur talent au service des entreprises, jamais au leur. Le temps de l’ego du designer est révolu ! »

Le livre Hit refresh de Satya Nadella

« Le CEO de Microsoft y développe le concept d’IA for good, et non for goods (pour faire le bien et non des biens). Il s’y pose des questions d’ordre anthropologique et non technique puisque, pour lui, le 21ème siècle est celui de l’émergence des technologies au service des besoins de la société de demain. Et c’est précisément ce que visent les designers : impacter positivement l’environnement de leurs clients. Le design, c’est passer d’une situation existante à une situation préférable. »

Orelsan et Aldebert

« J’aime la musique française. Orelsan représente exactement ce que j’aime dans l’état d’esprit français. Il est populaire et extrêmement intelligent dans son approche générale de la société. Et c’est dans son impertinence que je me retrouve. Je me permettrais un parallèle avec Aldebert qui, lui, fait des chansons pour les enfants elles aussi très impertinentes. Ils sont au plus proche de la réalité du monde. Beaucoup trop de décideurs et de créatifs vivent aujourd’hui avec des œillères. »

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