Hippisme
Dimanche 26 janvier, turfistes et public moins expert de l'univers des courses hippiques étaient réunis pour le Grand Prix d'Amérique. Une occasion de célébrer ses 100 ans d’existence. Reportage.

Situé à quelques kilomètres de Paris, l'hippodrome de Vincennes abrite l'une des pistes les plus redoutables pour les professionnels du cheval. Pas le temps pour une balade, les jockeys sont invités à préparer leurs chevaux au trot attelé, spécialité du Grand Prix d'Amérique. Originellement, ce prix créé le 1er février 1920 rend hommage aux États-Unis et à leur soutien pendant la Première guerre mondiale. «À cause de la seconde guerre, le Grand Prix a dû être reporté plusieurs fois, ce n’est donc pas la 100ème course que nous célébrons mais bien les 100 ans de sa création», explique Valérie François, directrice marketing de la société Le Trot. Et 100 bougies ça se fête. Pour l’ouverture de la célébration, un show à l’américaine est prévu. Des pom pom girls défilent, des hommes en échasses paradent, suivi d’une armada d’Harley Davidson vrombissantes, rythmées par les platines du DJ Ocho. Tout a été pensé pour faire oublier le temps maussade aux 40 000 personnes présentes. 

16h10, les spectateurs sont à l’affût. Tous se lèvent de table, pour ceux qui avaient la chance d’être placés dans l'un des restaurants de l'hippodrome, et montent sur le rooftop. Entre Tomer Sisley, Thierry Lhermitte et autres journalistes stars, les quelques privilégiés se ruent au premier rang. Quelques minutes avant la course, les parieurs du dimanche se laissent tenter par l'appât du gain. Dans cette course, le favori est le numéro 7, Davidson du Pont, un cheval alezan entraîné par le dernier tenant du titre Jean-Michel Bazire, « quatre grands prix à son actif, aussi appelé le Zidane du trot », vulgarise la directrice marketing. « Excellent a réalisé une super performance pendant les entraînements », souffle la femme d’un ex-champion. Face Time Bourbon, le numéro 9, n’a que 5 ans, autrement dit un bleu dans le métier, mais ne semble pas se laisser intimider. Les spectateurs trépignent d’impatience. Autant que les chevaux sur la piste. Au coup d’envoi, la foule se lève et attend l'inévitable. Le temps de traverser les 2700 mètres de piste, c'est comme si une éternité passait. Le commentateur s’égosille en arrière-plan, les spectateurs hurlent. 

Place aux jeunes

Des chevaux partent au galop, entraînant leur disqualification et n'épargnant pas la déception de certains joueurs. D’autres effectuent une remontada, dribblant entre les coureurs. L’ambiance est électrique. Contre toute attente, le poulain Face Time Bourbon remporte la victoire sur ses ainés. D’ailleurs l’autrice de cet article avait parié sur ce cheval, mais la mise remportée ne lui a pas suffi à prendre une retraite anticipée. « 40 millions d’euros sont mis en jeu pendant la course. » Une somme astronomique qui fera quelques heureux. « Cette année, notre volonté était de s’adresser à un public nouveau, moins expert. C’est pourquoi, en amont, sur nos réseaux sociaux, en plus des chaînes sportives, nous avons retracé l’histoire du Prix en diffusant des images d’archives. Nous avons également collaboré avec des influenceurs spécialisés dans le sport, toujours dans une logique de promotion auprès du grand public et surtout des jeunes. La moyenne d’âge actuelle tourne autour des 40-45 ans, les jeunes sont notre public de demain », confesse Valérie François. Ce n’est que partie remise, puisque 15 jours plus tard a lieu le Grand Prix de France, réunissant les mêmes joueurs. L'occasion de jouer la belle ?

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