Making of d'une pub
Connue pour ses campagnes décalées et complètement « what the fuck », Eurostar avait disparu des écrans télé depuis deux ans. Malgré le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, la compagnie ferroviaire souhaite rappeler son rôle de connecteur.

En 1994, lorsque l'Eurostar initie le premier trajet sous la Manche reliant Paris-Londres, un champ des possibles s’ouvre. Un quart de siècle après, la compagnie ferroviaire, absente depuis deux ans de la communication mass media, décide de se réinventer à l’occasion de son 25ème anniversaire. «Eurostar a toujours été connue pour sa communication audacieuse. Récemment, ce culot s’est muté en conformisme. Nous avons donc décidé de revenir à notre ancienne version», avance Richard Sherwood, directeur fidélisation des clients chez Eurostar. Avec une pointe d’humour so british ! Pour l’occasion, Richard Sherwood sélectionne en personne l’agence créative Engine, cette dernière ayant déjà travaillé pour la marque. De cette collaboration naîssent deux films publicitaires à destination des marchés français et anglais. Reste un dénominateur commun entre ces deux spots : le personnage principal qui s’avère être une autruche. «Cet animal est rare en télévision et donc difficile à oublier. De plus, cet oiseau ancre bien notre ADN : voyager quand on le décide», accentue Richard Sherwood. L’autruche est une grande coureuse, mais incapable de voler. «Elle représente une personnification d’Eurostar, c’est un animal drôle, qui ne vole pas et qui par conséquent profite du temps gagné pour visiter des endroits moins touristiques», explique Daisy Domenghini, directrice client chez Engine.

Rôle d'oiseau

Aucune bête n’a été maltraitée pour cette campagne. Ni trop humain, ni trop brouillon, le film renvoie l'image d’un animal à la limite du parfait. Ses plumes sont gracieuses, ses sourcils longs et ses pattes élancées. Un résultat que l’agence doit à la société de postproduction MPC, également à l’origine du film Le Roi Lion, rien que ça. Tout un travail de recherche a été opéré en amont du tournage. «MPC a passé énormément de temps à observer les mimiques de cet animal, sa façon de se déplacer afin de transposer le meilleur pour le film», retrace Daisy Domenghini. Sur le tournage, un acteur se mettait littéralement dans la peau du personnage, revêtant le costume d’autruche. «Il aura fallu quatre mois avant de donner vie à cet animal virtuel, sans compter l'œil avisé du réalisateur Patrick Daughters», continue Daisy Domenghini. Durant cette période, deux décors ont été mis en place. Dans le film à destination du marché français, l'autruche se retrouve dans une exposition sur le mouvement punk près de Camden Town. Dans sa version britannique, elle traverse un marché typiquement parisien. «Rumour has it» [Il se dit] qu’une des figurantes aurait été l'une des James Bond Girl aux côtés de Roger Moore.

À croire que cette communication préparait l’après-Brexit. «Cela fait une semaine que le Royaume-Uni est sorti de l'Union européenne, notre business n’a pour l'instant pas été touché. Bien sûr, une incertitude planait lors du tournage mais notre rôle est justement de rappeler cette vieille amitié entre nos deux pays et nous sommes là pour garder cette connexion», intervient Richard Sherwood, prouvant au monde entier que malgré le post-Brexit, la Grande-Bretagne restera toujours ouverte. 

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