Musique
Écouter le collectif Chinese Man comme s'ils étaient dans la salle à manger, une innovation rendue possible grâce à l'expertise de RFI Labo, qui en plus de recréer un son en 360, a choisi de réaliser le clip «Hold Tight» en réalité virtuelle.

Un clip en réalité virtuelle abrité par France Médias Monde, incroyable mais vrai. À l’occasion des quinze ans du label Chinese Man Records et de leur tournée prévue mi-mars (mise en pause compte tenu des événements), les membres du groupe ont accepté de tourner le clip de leur son Hold Tight en 360° grâce à l’expertise de l’équipe de RFI Labo. «Nous travaillons essentiellement sur les innovations sonores afin de proposer un son si naturel que les auditeurs auraient presque l’impression d’être en présence de l’orchestre», explique Xavier Gibert, responsable RFI Labo. Le studio organise des «SessionLab» où des artistes sont invités à performer. Cette fois-ci, il relève un nouveau défi : tourner un clip en 360 à destination de Facebook et YouTube. «Étant un service public, nous sommes agnostiques, nous souhaitons apporter le meilleur signal à l’auditeur et apporter en plus d’une immersion sonore, une immersion narrative», appuie Xavier Gibert.

 

Valse des sons

Propulsé sur le devant de la scène en devenant la bande son d’une campagne Mercedes-Benz produite par CLM BBDO, Chinese Man a gagné depuis en popularité. Le collectif connu des scènes hip-hop et électro est le trentième à passer en SessionLab. Au rez-de-chaussée des locaux de France Médias Monde, toute l’équipe est sur le pied de guerre. Les membres du groupe arrivent à 14h30. Il reste encore une heure pour effectuer les derniers tests, l’installation des platines, les essais des six caméras dont une qui filme à 180°. «Même si ce n’est pas notre premier clip en 360 avec le groupe, c’est la première fois que nous allons le réaliser dans les studios de RFI», avance le réalisateur, Benjamin Sarralié. Malgré la pression de la première fois, toute l’équipe reste zen. Chaque membre est a son poste et sait ce qu’il doit faire. Dès que la musique se lance, chacun y va de son petit pas de danse. À l’heure pile, les artistes arrivent. Pas de diva qui tienne, ils entrent directement en studio armés de deux DJ, deux beatmakers et deux MC – Miscellaneous et Youthstar – sans oublier les caméramans et le régisseur son. Le studio paraît vite étroit. Les platines installées, les rappeurs ne tiennent plus en place. Le réalisateur donne encore quelques directives : «Fais attention Youth, il faut que tu bouges plus sur scène». Sans attendre, les MC improvisent une valse et jouent avec les caméras. Autour, des directives dans un langage incompréhensible fusent : «T’as des stemps ? T’es en iso combien ?» Trois essais plus tard, le tournage est dans la boîte.

 

Créer une continuité 

Le plus simple est passé. Reste au service habillage de «pimper» ce studio noir. «En postproduction, nous rajouterons des habillages produits par un artiste du label Chinese Man, en accord avec leur univers graphique», prévoit Benjamin Sarralié. En tout, ce sont neuf jours de travail dont trois jours de nettoyage, trois de création et trois de fignolage. «La vidéo donne un effet 360 via un plugin sur Adobe After Effects. Sauf que lors du tournage la caméra n’a filmé que 180°, je dois donc créer un faux 180° pour donner une impression de continuité», lance Fréderic Ledoux, responsable habillage à France 24. Un travail méticuleux qui demande beaucoup de patience, «ça se rapproche de la retouche d’image, mais sur vidéo», poursuit-il. En plus de la vidéo, RFI Labo appose un son en 360. Comme une danse de couple, l’un mène le mouvement et l’autre suit. «Plutôt que d’imposer un point de vue au spectateur, nous lui laissons le choix d’explorer», conclut Xavier Gibert. Un clip à la demande. 

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