Carte blanche
Patrice Chatelus est directeur créatif chez Social and Stories. Cet ex de Fred&Farid affiche un goût prononcé pour l'humour à l'anglo-saxonne.

Bojack Horseman

« Cette série parle de tous les sujets complexes dont la dépression, l’addiction, les comportements destructeurs... des thèmes lourds traités dans une série animée. En revanche, l’humour y est omniprésent, donnant un ton comique dramatique. Comme ce sont des personnages grimés en animaux, cela ne tombe pas dans le pathos et ça touche le public différemment. Au premier abord, la série laisse entrevoir une vision enfantine et donc la charge émotionnelle sera moins forte. Il est plus difficile de se projeter. Je trouve que les personnages se rapprochent presque des animaux de La Fontaine car, au fond, chaque épisode délivre une morale sous couvert de métaphores et d'images. » 

Bill Viola

« Je me lance dans un sujet un peu plus “intello” cette fois-ci avec l'artiste Bill Viola. Je me souviens d’une exposition grandiose en 2014 au Grand Palais où il a réinvesti la vidéo, avec une caméra numérique. Ce vidéaste a inscrit un médium (vidéo) dans une nouvelle expérience (exposition). Il amène des sensations en poussant la vidéo dans l’expérience. C’est cette mise en espace de la vidéo qui est très intéressante. Une de ses dernières œuvres consistait à rentrer dans une pièce fermée, entourée de huit écrans de 3 mètres chacun, le public était en apnée. Au lieu de prendre la vidéo comme un storyteller, c'est le médium en lui-même qui est le message. »


Andy Kaufman

« Cet humoriste américain était de l’ordre du performeur, on se demandait toujours jusqu’où il pouvait aller. Sa manière de briser le rapport à la vérité était impressionnante. Netflix en a d’ailleurs fait un documentaire qui démontre la mécanique de ses blagues et comment les gens les suivent. Même quand il est décédé, on pensait que c’était faux. Nous avons tendance à regarder l’humour anglo-saxon avec envie car l’humour français est plus lettré, il joue plus sur la narration que sur la performance. Sa prouesse se révèle intéressante pour nos métiers puisqu’elle inculque sur l’orchestration. »

Dogme95

« Il s’agit d’un mouvement cinématographique initié en 1995 par les réalisateurs danois Lars Von Trier et Thomas Vinterberg. Ils ont créé ce dogme histoire d’imposer de la contrainte dans les tournages, aussi en réaction aux superproductions anglo-saxonnes. C’était un Dogme ouvert qui demandaient aux réalisateurs de se dépasser dans la manière de filmer; être plus réaliste, plus brutal dans les images. En témoigne le film Festen de Thomas Vinterberg. Grâce à ces contraintes, le film est un vivier créatif. » 

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