Carte blanche
Grand passionné du graphisme en mouvement, Anthony Veloso co-crée deux studios de motion design à Paris (L’Affreux bonhomme et La crème anglaise). Pour ce directeur de création d’une trentaine d’années, cette discipline a donné un nouveau souffle à la typographie.

La typographie au cinéma

«Le choix de la typographie et de la composition graphique sont très importants pour moi, d’autant plus dans le générique de films. D’ailleurs le motion design est de plus en plus utilisé dans l’identité visuelle au cinéma. Les réalisateurs osent mettre des mots dans l’image et ça apporte du caractère et de la créativité. Dans les œuvres cinématographiques de Quentin Tarantino par exemple, la typographie est omniprésente, du générique d'ouverture au chapitrage dans ces films (Kill Bill). Il l'utilise souvent de façon théâtrale, toujours en lien avec la composition et le cadrage de plans à l'écran. Son utilisation est surtout visuelle, fixe et très graphique. Gaspard Noé, lui n'a pas choisi une typographie qui correspond à l'esprit du film. Il a opté pour une “typo-logo” pour toute sa filmographie – la futura extra-bold – qui a été utilisée pour tous ses textes : titre, générique, crédits, publicité, affiche, etc. C'est aussi l'un des réalisateurs qui a sublimé le motion design dans le générique d'Enter the void!»

 

Alain Damasio

«Le mélange entre la science-fiction et la fantasy est parfait chez cet écrivain français de science-fiction. C’est également un auteur typoète qui parvient, avec la typographie, à donner des traits de caractères aux personnages. Dans notre corps de métier, la typographie est un élément principal. Et je trouve que dans ses œuvres littéraires, il joue parfaitement sur cette forme de graphisme et sur la ponctuation, qui bougent dans la mise en page. Et puis Alain Damasio a une manière d'aller au bout de cette notion du corps et du physique. Je peux prendre l’exemple de La Horde du contrevent. Au-delà de ça, c’est un génie dans l’interprétation d’une œuvre d’art.» 

 

Naoki Urasawa

«Ce grand dessinateur et scénariste de mangas japonais m’a beaucoup inspiré dans l’écriture du storytelling. Il a une manière de penser ses dessins en mouvement qui fait qu’on a l’impression de voir un film quand on le lit. Dans ses scénarios, les personnages apportent des mouvements même en étant figés. Et en tant que lecteur, on a la sensation de se projeter avec eux. Ça se rapproche du design graphique et dans ce domaine, c’est vraiment le mouvement qui me plaît. Connu pour ses créations longues et ses scénarios assez dingues, il ne donne jamais les réponses aux questions qu’il soulève, c’est-à-dire qu’il laisse le lecteur s’approprier l’histoire et s’imaginer la fin.»

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