Parmi les teams créatifs, Nathaniel et Yacine détonnent. D’abord parce qu’ils sont tous les deux directeurs artistiques, mais pas seulement. « Nathaniel sort d’Estienne avec une formation d’art bien classique. Quant à moi, j’ai une formation en communication visuelle réalisée à l’IIM, avec un attrait pour le digital et le motion design. Ce sont deux formes d’art qui, mises ensemble, créent une singularité. Nous en avons fait une force », confie Yacine. En poste à l’agence depuis 2015, Nathaniel a commencé par assister Julien Doucet. L’année suivante, Yacine rejoint l’équipe en tant que directeur artistique volant. « On nous a d’abord posés sur le bureau central de l’agence (le bureau des volants), mais nous avons pris le taureau par les cornes pour nous mettre en team. Notre directeur de création Thierry Buriez a accepté », raconte Nathaniel. Malgré l’univers dans lequel Jésus & Gabriel s’est inventée, elle reste dans la pratique une agence classique, où ces deux créatifs tentent d’apporter leur patte. « L’agence a de l’ancienneté et des références, quand nous amenons cette culture du digital avec laquelle nous avons grandi », explique Nathaniel. Plus ils se racontent, plus la « Jésus & Gabriel touch » se ressent. « Nous cherchons à ne pas être dans l’anecdotique mais plutôt dans la justesse. Pour chaque projet, nous réfléchissons directement à la personne qui pourrait nous accompagner », indique Yacine.

 

 

Poulain. « 170 ans ». « Ce sujet nous a passionnés autant sur le plan professionnel que personnel. C’était à l’occasion des 170 ans de Poulain. De nature assidue, nous avons creusé l’histoire de cette marque, qui finalement a bercé notre enfance. Nous voulions montrer que même si elle n’est pas visible, elle reste présente. Nous nous sommes lancés dans une chasse au trésor à l’aide de Google Maps, d’Instagram, des blogs… à la recherche des vestiges de Poulain sur des murs, dans les rues. Nous avons littéralement fait le tour de France. Puis le photographe François Prost nous a aidés à immortaliser ces fresques. Ce travail d’archivage nous aura pris deux ans. » 

Del Arte. « La livraison à domicile ». « Avec cette affiche, il y avait une volonté de rendre hommage à notre agence en faisant quelque chose de simple mais percutant. La chaîne de restaurants voulait communiquer sur son service de livraison de plats italiens. Ce brief était éprouvant, on s’est trituré le cerveau dans tous les sens pour arriver à l’idée la plus simple et surtout la plus pure. On s’est servis de la forme de l’Italie pour faire deux jambes qui marchent. Nous avons sollicité l’aide d’un cartographe pour refaire le tracé exact du pays et ça a marché. »

Citeo. « Trier c’est donner ». « Nous étions emballés par le projet car, pour une fois, nous avions autre chose que de la nourriture et le message nous a animés. Autour du nom de code “Trier c’est donner”, nous avons lancé ce mouvement où chacun avait la parole pour expliquer ses gestes envers la planète. Au travers de petits films TV, nous avons suivi des “vrais gens” chez eux, à la manière de l’émission Strip-tease, en train de trier. Nous avons essayé de rester dans l’authentique. »