Vidéo
Du premier clip amateur réalisé sur une reprise de Booba au clips officiels, la boucle est bouclée. Le réalisateur Lionel Hirlé a su par son talent happer l'attention des professionnels et du public.

C’est dans sa région natale, l’Alsace, que Lionel Hirlé s'éveille au cinéma, une passion transmise également par son père, réel cinéphile. Il se remémore ses mercredis après-midi passés avec ses copains à tourner des films amateurs de gangster, de guerre… «À 10 ans, je réalisais mes premiers essais dont mon premier film en stop motion avec des Lego.» Après une formation dans un lycée audiovisuel à Strasbourg, il intègre l’école ESRA à Paris. Il y fera la connaissance de son binôme Grégory Ohrel, avec qui il travaillera pendant dix ans. «On a fait nos armes ensemble, jusqu’au jour où nous avons été lancés en 2009 grâce à un clip non officiel mais néanmoins assez culotté sur une reprise de Booba : Salade, tomate, oignon». Remarqué par la profession, les propositions pour réaliser les premières campagnes publicitaires et des clips suivront. Depuis, le clip de la chanson Makeba de l’artiste Jain l’a conduit sur la scène des Grammy et le clip Basique d’Orelsan lui a permis de remporter un prix aux Victoires de la Musique. Qui sera le prochain ? «C’est difficile d’y répondre car c’est la musique qui m’intéresse, plus que l’artiste. Et les prix restent une reconnaissance plutôt qu’une finalité», avance le réalisateur.

Lieu d’expérimentations 

Pour la der des der de Booba, Lionel Hirlé s’est vu confier la réalisation du clip de son titre Mona Lisa, issu de son dernier EP. Au vu des commentaires, il s’agit d’un énième carton. Pour ce jeune prodige, le clip s’avère être un lieu d’expérience, un laboratoire. La charte y est libre et le temps illimité. «Faut se rendre à l’évidence, aujourd’hui le rap est le genre le plus représenté. Avec l’avènement d’internet, tous les artistes ont envie de se démarquer. Mais le milieu du rap reste un milieu très codé, qui est en perpétuel construction. C’est pourquoi j’ai une énorme admiration pour PNL, ils ont réussi à réinventer ces codes.» Avec Basique, il a testé le plan séquence au drone. Dans Mona Lisa, il a expérimenté le drone light, où une lumière était posée sur l'appareil pour avoir ces effets très marqués de jour et de nuit. Il a même contribué à inventer une signature puisque des artistes lui demandent «un clip à la Jain».

Malgré ces étiquettes, il s'avère être un véritable couteau suisse de l’image. Dernièrement, il a réalisé un clip pour Matthieu Chedid. Au drone toujours. «Aujourd'hui, le clip et la pub me définissent. Mais j’aimerais ajouter une corde de plus à mon arc avec le cinéma. Je travaille sur un projet de fiction qui tourne autour du pouvoir des images.» Un énième langage pour se faire comprendre. «Mon petit plaisir, c’est de savoir que des gens regardent mon clip et qu'ils sont touchés.»

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.