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- L'appel de 30 millions d'amis
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Toujours en croisade contre les maltraitances animales, la Fondation 30 Millions d'amis, accompagnée de son agence Altmann+Pacreau, sort une énième campagne de sensibilisation, «L'Appel». Désormais, ce sont les animaux qui prennent la parole et sollicitent notre empathie.
Motivée par la présidentielle qui approche à grand pas, la Fondation 30 Millions d’Amis sort une nouvelle campagne choc. Aidée par son agence Altmann+Pacreau, l’association souhaite profiter de cette brèche pour se faire entendre ou en tout cas parler au nom des silenciés. Elle lance un énième «Appel» contre les souffrances infligées aux animaux. Connue habituellement pour ses campagnes d’alerte concernant les animaux domestiques, la Fondation 30 Millions d'Amis ouvre cette fois-ci le débat sur d’autres problématiques. «Après trois films sur l’abandon, l’enjeu pour la Fondation était de renouveler le discours. Il nous a semblé stratégique de mieux faire connaître tous les combats qu’elle mène en faveur de la cause animale, et pas seulement en faveur des animaux de compagnie. D’une part pour conforter leur position de référent sur ce sujet, mais aussi parce qu’il s’agit d’un enjeu de société qui doit davantage peser dans le débat public. À l’approche de l'élection présidentielle, les amis des animaux et les Français en général attendent que les politiques s’engagent et prennent des mesures fortes», prévient Olivier Altmann, directeur de la création chez Altmann+Pacreau. En effet, dans un baromètre annuel «Les Français et le bien-être des animaux» publié par l’Ifop et l’association, 69% des Français estiment que les animaux sont mal défendus par les politiques. D’autres données révèlent que les Français rejettent majoritairement des pratiques exercées sur les animaux dont la corrida, l’expérimentation animale, la chasse à courre, les animaux sauvages dans les cirques… «Grâce à internet, on sait désormais ce qui se passe derrière les portes de laboratoires, les enclos d’abattoirs et les arènes de corridas… Trier les souffrances ne serait plus audible ni compréhensible aujourd’hui», explique le réalisateur, Bruno Aveillan.
Lanceur d'alerte
C’est pourquoi Altmann+Pacreau, accompagnée du réalisateur Bruno Aveillan et de la production Quad, a choisi de rationaliser toutes ces douleurs sous un cri déchirant poussé à l’unisson dans un film de 2 minutes 30. L’agence expose en pleine figure des thèmes graves que sont l’abandon et la maltraitance animale, avec une scène d’ouverture pénible à regarder où un homme abandonne son chien en pleine forêt. Cette scène deviendra l’élément déclencheur d’une révolte des animaux victimes d’abus. Ensemble, ils crieront. En vain: leur détresse est ignorée des riverains, une énième fois. «Ce film, qui unifie toutes les souffrances animales dans une même complainte, exigeait certes de l’émotion mais également une forme narrative très cinématographique. À titre personnel, ce qui m’a séduit dans le script, c’est l’insight: viscéralement, bon nombre d’animaux ne peuvent pas rester insensibles à la souffrance de leurs congénères. Alors que l’Homme, si», explique Olivier Altmann. Bien évidemment, sur le tournage, aucun animal n’a été maltraité. Au contraire, l’équipe technique a dû s’adapter au rythme des animaux en suivant les conseils des soigneurs et en tournant de nuit pendant trois jours d’affilée.
En 2019, Altmann+Pacreau et la fondation sortaient avec le réalisateur Xavier Giannoli leur deuxième opus «We Are The Champions», qui a su marquer les esprits. L’agence avait fait le pari d’une campagne coup de poing en tapant sur les doigts des Français, champions en titre de l’abandon. Après l’humour noir, l’agence décide de revenir à une valeur sûre: l’empathie. «Je ne sais pas si l’on peut parler de registre des larmes mais plutôt de prise de conscience. Ce que j’ai immédiatement aimé dans ce projet, c’est sa justesse de ton. Ici pas de cynisme, mais une belle idée, simple et forte. Le film développe une approche plus introspective, cinématographique, mettant en lumière la souffrance et la détresse intime des animaux maltraités. Ceux que l’on appelle “les bêtes” sont ici montrés tels qu’ils sont vraiment : des êtres vivants, fragiles, magnifiques d’émotion et de sensibilité», indique Bruno Aveillan. Et la caméra le retranscrit bien. Dans le regard de ces animaux, la souffrance transperce. Leurs émotions sont furtives, mais le réalisateur a su les capturer au bon moment, quitte à humaniser cette douleur. «L’Homme a toujours su détourner le regard sur la souffrance des animaux qu’il exploite. Il est toujours plus simple et confortable d’imaginer que ceux que l’on maltraite ne ressentent rien car c’est dans la profondeur du regard que l’on peut lire les émotions et ressentir la part d’humanité d’un animal. Par ce biais, le film impose un face à face tendu entre le spectateur et l’animal», complète Bruno Aveillan.
Le son juste
Habitué aux annonceurs plus «luxe», Bruno Aveillan a souhaité laisser sa patte sur ce projet. En plus d’être touché par la cause, il arrive à sublimer l’abominable. Les couleurs sombres donnent de la profondeur au propos. Pour accentuer le storytelling, les sons sont poussés au maximum. Dans un brouhaha de cris, la douleur bourdonne. Puis, plus rien. «Le premier personnage de ce film devait être la bande-son. Il fallait que le hurlement du chien soit le début d’une sinistre symphonie qui s’enrichit progressivement par le cri des autres animaux. Le sound design a été produit par Fabrice Smadja chez “Attention O Chiens” – un nom de circonstance –, avec qui Bruno collabore fréquemment. Ils ont su concevoir une bande-son originale qui prend aux tripes. D’autres sons ont été discrètement mixés dans certaines séquences comme le cor de chasse à courre, les “olés” de corridas, les fouets des dompteurs, rappelant le traumatisme de l’animal», pointe Olivier Altmann. En fond sonore, la musique est jouée par le compositeur islandais Olafur Arnalds. Ce dernier a accepté de céder les droits de son morceau «Erla’s Waltz», pour la bonne cause. Quoi qu’il en soit, désormais repose l'espoir d'une écoute.