Talent à suivre

Réalisateur de la maison de production Partizan, Julien Soulier est un fervent adepte du « rien n’arrive par hasard ». Entre-temps, l’amour pour la photographie lui est tombé dessus.

Après le lycée, alors qu’il n’a jamais quitté Paris et sa proche banlieue, les amis de Julien Soulier lui proposent de voyager en Australie. L’une d’entre eux, qui deviendra plus tard sa femme, lui offre un appareil photo. Le terme voyage initiatique prend alors tout son sens. « Quand je suis rentré, je me suis dit que j’allais arrêter mes études dans l’immobilier et me lancer dans la pub. Pour faire passer la pilule à mes parents, je leur ai dit que je reprendrais les cours, d’où mon intégration à l’ESP. » Il découvre ce monde au sein d’une agence spécialisée dans les prints : Les Ouvriers du Paradis. « Mon premier sujet était un making of du shooting pour le parfum Carven. Le directeur artistique de l’époque a tellement aimé le rendu qu’il a demandé à le diffuser en points de vente. » Quelque temps après, il rencontre un styliste, David Obadia, qui vend sa marque de streetwear BWGH chez Colette. De cette rencontre naît un film promotionnel qui a cartonné sur le web, « StoneHeaven. » Il enchaînera sur une websérie avec l’agence Elite.

Démerde hype

« Ces trois projets ont fait office de formation. Un peu de démerde additionné à des projets hype m’ont donné de la visibilité. » Assez pour que la boîte de production Partizan propose de le représenter. Cartes de visite en main, il se met à produire des clips, des documentaires et des campagnes pour Heinekein ou encore Audi. En parallèle, il se tourne vers la photo portrait, sa deuxième passion. « Mon premier job fut avec M Le Monde pour Florence Aubenas. Je me suis pris une claque. La photo, c’est comme un date Tinder, tu connais rien de la personne et tu dois la capter en peu de temps. »

Cet autodidacte hyperactif additionne les casquettes. Une manière de se prouver à lui-même qu’il en est capable ? « En fait, dès que je commence à m’enfermer dans un domaine, je prends peur et je pars. » Il y a quatre ans, il s’éclipse en Angleterre tirer le portrait d’un joueur de Chelsea à la suite d’une rencontre avec l’ancien footballeur David Bellion. Ensemble, ils font le constat qu’il n’existe pas de magazine sportif gratuit en France. Ils décident donc d’en inventer un avec Sport-Étude. Son dernier chapitre, à date, il tente de l’écrire à la télé autour d’une émission dont il aimerait être à la fois réalisateur et producteur. S’il devait résumer sa philosophie de vie, ce serait : « Il faut provoquer les choses pour les avoir. »

Même s’il avoue avoir essuyé quelques échecs, les projets qu’il a réussi à concrétiser lui ont permis d’atteindre une crédibilité dans le monde de la réalisation sur le petit écran. Dernier fait d’arme : sa collaboration avec le chanteur Stromae. Pour son retour à la lumière, il est invité au show de Jimmy Fallon. Le label de la star belge cherchait quelqu’un pour filmer sa prestation. « Je me suis retrouvé à créer un studio à 360 degrés pour mettre en image une chorégraphie pensée par Marion Motin. Avant la fin du tournage, mon producteur m’avait prévenu que Stromae cherchait quelqu’un pour son prochain clip L’Enfer. Trois semaines plus tard, on s’est retrouvés en Belgique à co-réaliser, avec son frère et sa femme, un plan-séquence simple mais terriblement efficace. »

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