Talent à suivre

Plus connu sous le nom d’Instant.archives, Ivan Boquet raconte et vulgariser l’histoire et le patrimoine de France sans ennui et tout en humour.

Les cours d’histoire-géographie, pour beaucoup, rappellent de mauvais souvenirs. Frises chronologiques et dates à n’en plus finir, rois morts, guerres à tire-larigot… Pour Ivan Boquet, ce bagage historique, c’est toute une passion. Et plutôt que de la garder pour lui, il préfère la partager. D’abord au travers de son compte Instagram intitulé @instant.archives. À l’instar des Journées du Patrimoine, Ivan Boquet invite sa communauté à voir les monuments historiques avec des montages photos avant-après et y ajoute son savoir. Sous forme de story, l’activiste tente de vulgariser l’histoire en dépoussiérant le patrimoine français. Versailles, le Canal Saint-Martin, le Printemps, la Gare de Lyon… tous les bâtiments de Paris sont passés à la loupe. Les architectes n’ont qu’à bien se tenir ! « Avant, le compte s’appelait Archives Parisiennes, j’adore Paris mais désormais je vais dans d’autres villes de France. Je parle aussi beaucoup d’une autre de mes passions, les paquebots. » Avec en top story, l’histoire du Titanic.

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Une passion qu’il tente en parallèle de transmettre à ses élèves. En plus d’être un influenceur sur Instagram – même le journaliste renommé Loïc Prigent le suit –, il est aussi professeur d’histoire-géographie dans la vraie vie. Après une préparation au Capes dont il obtient le Graal en 2019, il enseigne d’abord dans le sud avant de remonter à Paris pour la rentrée 2020 dans un lycée à Aulnais. « Chaque année en classe, les élèves commencent par me dire : “j’aime pas l’histoire, y a que des vieux, des gens morts”. Mais comme tout le monde, ces gens ont eu des histoires d’amour, des histoires de cul que j’essaie d’insérer dans mes cours. Les élèves adorent ces anecdotes, certes ce sont des détails mais ils permettent de dépoussiérer l’histoire, de faire vivre les histoires, quitte à faire grincer des dents », se défend le professeur.

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D’abord passé par Sciences Po à Aix, il monte ensuite à la capitale à l’ESCP pour se spécialiser dans le marketing et la communication. « J’ai fait deux années dans ce milieu mais cela ne m’a pas plu. Le marketing, c’était justement pour me raccrocher à l’histoire des marques, je me suis vite rendu compte qu’il n’y en avait pas assez. Et puis cette culture du présentiel, ce n’est vraiment pas mon truc. En choisissant de devenir prof, je savais que je me sentirais plus utile. Mon emploi du temps est plus malléable aussi. » Ce temps aménagé, il le consacre à son second métier sur les réseaux qu’il a depuis peu professionnalisé en créant son autoentreprise. Il noue des partenariats avec des lieux culturels mais il assure que cela n’enlève en rien sa patte humoristique. Ni même son intégrité. « Si je fais des stories sur Napoléon, les royalistes vont m’écrire en message privé "Vive le roi". Si je fais une story sur le mois des fiertés, je peux perdre 300 abonnés voire recevoir des messages de haine. J’essaie d’être le plus neutre possible mais parfois je montre clairement quand je ne suis pas d’accord avec des avis politiques.» Dans deux ans, Ivan Boquet tentera de passer l’agrégation et lancera peut-être sa chaîne YouTube, quand il se sentira pleinement en accord avec ses cours et lui-même. Un nouveau monument de savoir à inscrire au patrimoine.

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