« 50 % à 60 % des candidats ne postulent pas si l'annonce ne fait pas mention du salaire, rappelle d’emblée, Loïc Douyère, co-gérant de Florian Mantione Institut. Or, 80 % des offres ne l'évoque pas. » De quoi accentuer les difficultés de recrutement. « Le sujet est trop important pour ne pas l’aborder rapidement », résume Martin Villelongue, directeur exécutif chez Michael Page, généralement à la fin du premier entretien. » Un DRH ou un chasseur de têtes ne l'oublieront jamais. Un chef de service peut passer à côté. Et si c’est le cas, « il n’y a rien de choquant à poser la question, avec une expression du style "il reste un sujet à aborder", en proposant une fourchette. Et si la rémunération actuelle est éloignée des prétentions, il ne faut pas hésiter à expliquer pour quelles raisons on se considère sous-payé… », souligne Flavien Chantrel, responsable médias sociaux pour Hellowork.
La pression a changé de camp
Avec un marché de l’emploi tendu, la pression a changé de camp, surtout pour les cadres. Les entreprises doivent aujourd’hui séduire et n’hésitent pas à détailler le package total, et certaines proposent par exemple des abonnements Netflix ou Spotify illimités pour attirer de jeunes recrues. « Elles doivent faire le paon et valoriser tout ce qui ne l’était pas il y a quelques années », résume Sabrina Richard, manager chez Fed Finances. D'autant plus avec la multiplication des labels : Happy to work, Great place to work... Mais, pour ne pas faire perdre du temps à tous, mieux vaut connaître comment se décompose sa propre rémunération. « Vous seriez étonnés du nombre de cadres qui n’ont pas une idée claire de ce qu’ils perçoivent», conclut Martin Villelongue, directeur exécutif chez Michael Page.