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Avis d’expert: «Une guerre des talents incroyable»
Erwan le Pennec, professeur associé en mathématiques à l’école Polytechnique
«Une diplômée de notre master spécialisé en big data, organisé conjointement avec Telecom Paris Tech, vient d’être recrutée par Facebook aux Etats-Unis. Il y a actuellement une guerre des talents incroyable: je reçois chaque semaine beaucoup d’offres d’emploi et de stages pour des data-scientists. Le salaire d’embauche de nos jeunes diplômés est de 50 000 euros annuels. C’est un métier qui se crée avec des nouveaux usages et qui induit une transformation assez forte de la manière de travailler dans les univers où il débarque, il faudrait davantage de profils senior pour le structurer, organiser la gestion, le partage des données. Mais il y a surtout des juniors sur le marché. Du coup, un grand nombre de professeurs et chercheurs quittent en ce moment le monde académique pour rejoindre les entreprises. Et l’engouement se retrouve aussi du côté des sollicitations: pour la chaire data scientist que nous venons de créer avec Keyrus, Orange et Thales, ce sont plutôt nos partenaires qui sont venus nous chercher. Beaucoup de sociétés frappent à notre porte en ce moment. Par ailleurs, nous allons lancer un programme de formation continue, “Data science starter”, de 20 jours, au printemps, destiné à des professionnels du marketing ou de la business intelligence, travaillant autour des données. Cela leur permettra de comprendre les enjeux et les difficultés face à l’augmentation du volume de données.»
De responsable marketing à data-scientist
Denis Oblin, 42 ans, consultant data-scientist, diplômé du mastère spécialisé «Big Data» de Telecom Paris tech, afffirme
avoir sauté sur l’occasion en découvrant que s’ouvrait qu’une formation au big-data .«J’avais eu une longue expérience de direction marketing et relation client, dernièrement chez Groupama. Ce mastère est pour moi un complément logique, il faut dire que j’étais ingénieur à l’origine (Centrale Nantes). Aujourd'hui je partage mon temps entre l'Institut Mines-Telecom et une activité de conseil en data marketing.» A Mines-Télécom, il monte des programmes de recherche entre industriels et chercheurs. Et aide les entreprises et les cabinets de conseil en tant que consultant à ajuster leur approche avec de l’analyse prédictive. La moitié de ses camarades de promotion a rejoint des producteurs de données (GDF, Withings, Air Liquide, Total...) et l’autre moitié des prestataires d’analyse de données (agences digitales et cabinets de conseil).
(hors texte)
Chiffres clés
2 000 à 3 000. Besoins annuels de data-scientists
200 à 300. Nombre de diplômés par an
50 000 euros. Salaire d'un data-scientist jeune diplômé