Il y a quinze ans, il créait un site de loterie en ligne. Aujourd’hui, il est à la tête d’une agence digitale de 90 salariés (au sein d’un groupe de 500 personnes)… Maxime Sarrade, directeur de Wax interactive Paris, a grandi avec le web. Début 2000, à l’heure où les loteries en ligne fleurissaient partout sur le Net, il a créé Lucky Surf, en partenariat avec le fournisseur d’accès Liberty Surf. Comme tous ses homologues de la loterie sur internet, sa société devient une agence de marketing/CRM, qui commercialise les bases de données collectées.
Puis, au fil des années, Lucky Surf se rebaptise LSF interactive et se spécialise dans la génération de «leads» (prospects). Dernière étape de la mue: en 2009, LSF devient une agence de marketing digital, rachetée et intégrée à Wax interactive. A la fin 2014, cette société est aujourd'hui présente en France (Paris, Lyon, Lille…), en Suisse, au Maroc ou en Belgique. Elle fait partie du groupe SQLI, qui a réalisé l’an dernier 162 millions d’euros de chiffre d’affaires et 4,3 millions d’euros de résultat net.
Récompenser pour fidéliser
Le métier de Wax interactive? Imaginer, construire et animer des dispositifs digitaux pour les marques. Début 2014, l’agence a par exemple gagné le budget des automates SNCF, avec comme mission de repenser l’interface utilisateur et l’ergonomie. Le déploiement est prévu à partir de la fin 2015. «Pour Omega Pharma (XLS Medical), nous sommes l’agence de référence sur la stratégie digitale, se targue Maxime Sarrade. Au fil du temps, nous remontons dans la chaîne de valeur: il y a huit ans, nous aurions simplement gagné le budget de la campagne de liens sponsorisés. Aujourd’hui, Wax se retrouve en concurrence, sur des compétitions, aussi bien contre Fullsix, Zenith-Optimedia, Fifty-five, Axance ou Nealite (ergonomie des sites)…»
Pour piloter son agence, le manager s’est fixé une règle: «Je demande à voir tout le monde, du stagiaire au futur embauché, juste 5 minutes pour sentir la personnalité du candidat», explique Maxime Sarrade. Autre enjeu important pour le manager de cette agence où la moyenne d’âge est de 28 ans: fidéliser les collaborateurs. «Je ne veux pas que Wax interactive soit une école où nos concurrents viennent se servir, dit-il. Du coup, je veille à ce que ceux qui s’investissent beaucoup soient récompensés: promotion, augmentation… Mais je ne peux pas toujours jouer sur le levier de la rémunération, alors je les encourage aussi à prendre la parole dans les médias, et puis je mets le paquet sur la formation, avec l’objectif que chaque collaborateur suive au moins une formation au digital chaque année.»
«Maxime, c’est un homme plus rationnel qu'émotionnel, tout est analysé à la façon d’un ingénieur: il ne laisse pas de place à l’approximation, il est carré, juge Jacques Hérail, ancien dirigeant d’Havas, et ex-président de LSF Interactive. Cela se retrouve aussi dans son loisir de prédilection: la voile. Naviguer ça ne s’improvise pas. Maxime va challenger ses équipes sur la rigueur du raisonnement, va leur demander d’avoir une logique stratégique: quel est l'objectif stratégique, pour quoi faire?» C'est aussi un peu instinctif. Exemple, il y a trois ans, quand il a su intégrer dans l’agence des planneurs stratégiques, issus d’agences de publicité. «Je discute beaucoup, je déverrouille les blocages, j’écoute, je fais parler… Bref, je passe beaucoup de temps à faire des ressources humaines», conclut le directeur général de Wax Interactive. Pour tirer le meilleur parti du vent...
Parcours
1968. Naissance à Tullins (Isère).
1991. Diplômé de l’Institut polytechnique de Grenoble, puis de l’IAE d’Aix-en-Provence.
1996. Chef de produit, puis directeur général de Probag.
2000. Lance LuckySurf.com (loterie gratuite), qui devient LSF interactive en 2005.
2014. Rachat de LSF interactive par SQLI, puis intégration à WAX interactive début 2015.