Digital manager
Jérôme Lecat, fondateur de Scality, a levé 46 millions de dollars, et sa start-up est lauréate du Prix de l’entrepreneur de l’année 2015. Il défend la vision d’une entrprise à cheval sur la France et les Etats-Unis. Et le développement de l’esprit sportif en entreprise.

Jérôme Lecat fait visiter tambour battant ses locaux flambants neufs, 1 100 m² rue Tronchet, à Paris. Fort de sa dernière levée de fonds de 46 millions de dollars, il recrute: 40 personnes arrivées depuis le début de l'année, 12 attendues d’ici fin 2015. Au total, Scality compte 80 salariés en France et 165 dans le monde.

L'entreprise développe depuis cinq ans des solutions logicielles de stockage massif de données. Parmi ses clients, RTL Group ou Dailymotion, demandeurs d'espace pour leurs vidéos. Entre open spaces et salles de réunion aux façades vitrées, une salle de sports où seront donnés des cours de yoga et de Pilates... «On bosse comme des fous dans les start-up, il faut s’aérer l’esprit, l’innovation ne vient pas de façon linéaire quand on est assis», explique Jérôme Lecat, fier d'évoquer la participation de ses salariés à la Tech Run, course de relais entre start-up, à Vincennes, le 10 octobre. Lui-même pratique le kite-surf, et est membre de The Galion Project, réseau qui rassemble des entrepreneurs amateurs de sports extrêmes.

Tous en scène

A 49 ans, ce serial entrepreneur chevronné voit son entreprise comme une famille. Il regarde chez les recrues «les compétences, la motivation, et la culture». «Dans une start-up, on prend des risques, il faut y adhérer», relève-t-il. «Il est très impliqué dans les recrutements, et noue une relation presque amicale avec ses recrues. Il a un pouvoir de galvanisation», confirme Nicolas Sadirac, directeur général de l’Ecole 42, avec laquelle il a noué un partenariat pour recruter. «Il a obtenu auprès des investisseurs que les salariés puissent investir dans l’entreprise, sous forme d’actions protégées», raconte Erwan Menard, COO de Scality.

Une aventure collective, donc: «Cet été, lorsqu’il a été primé par la Chambre de commerce franco-américaine, il a fait monter tout le monde sur scène», raconte Marie Ekeland, co-fondatrice du fonds Daphni. Scality a aussi obtenu en septembre le prix de la start-up de l’année, décerné par EY et L'Express, qui récompense une jeune entreprise «à fort potentiel».
  Jérôme Lecat, basé aux Etats-Unis, voyage d’un bureau local à l’autre. En France, «je me pose dans les open spaces, pour croiser différentes personnes. Plutôt qu'en réunions, je préfère voir les gens en direct». Il organise aussi des «all-hands meetings» (réunions avec tous les employés) hebdomadaires, et utilise le service de discussions instantanées Hip chat.
Son credo:  la venue des entreprises françaises à San Francisco. «Scality est une entreprise mondiale. J’ai ma R & D en France, où les ingénieurs sont excellents et moitié moins cher qu’outre-Atlantique. Mais si on veut nouer des partenariats mondiaux avec des entreprises, c’est directement dans la Silicon Valley que cela se passe», conclut-il.

Parcours

1991. Diplômé de l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées, et de l’Université Pierre et Marie Curie
1994. Fonde Internet Way, qu’il revend ensuite à Uunet.
2003. Fonde Bizanga.
2010. Fonde Scality.
Septembre 2015. Lève 46 millions de dollars.

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