Communication interne
Développer la pratique de l’activité physique auprès des salariés permet de faire baisser les accidents du travail et l’absentéisme. Les vertus du sport auraient aussi de l’influence sur les résultats financiers.

Son fauteuil est un gros ballon, comme ceux utilisé dans les salles de gym. Philippe Lamblin est un surprenant DRH. Ancien président de la Fédération française d’athlétisme, il connait mieux que personne l’intérêt du sport pour les personnes et applique cette philosophie au sein de son entreprise, le groupe Avril, spécialiste d’agroalimentaire. «Mon objectif est de faire engager le maximum de collaborateurs derrière des projets, et le sport est un excellent support», affirme le DRH, qui a équipé ses 8 000 employés d’un podomètre. Son but? Leur faire parcourir, ensemble, 7 000 kilomètres, soit la distance reliant les dix sites de production du groupe. Le challenge se réalise par équipe et, seulement quelques jours après sa mise en place, 79 équipes étaient constituées et plus de 4 700 kilomètres déjà parcourus. Les résultats et performances de chacun sont consultables en temps réel.

Valeurs communes

«Le sport et l’entreprise se réunissent autour de valeurs communes, notamment la compétition et le plaisir, explique Philippe Lamblin. Or, on ne peut pas contraindre quelqu’un à courir. Par ailleurs, le sport ne doit pas apparaître comme un gadget.» Au dirigeant de trouver, donc, des challenges ludiques mais non dénués de sens pour faire bouger ses collaborateurs. Ainsi, afin d’éviter que les employés du siège parisien privilégient l’ascenseur, Avril expose les résultats de son concours photo interne dans la cage d’escalier. «En tant que DRH, j’ai un objectif de sécurité, et je constate que les accidents du travail au sein du groupe ont baissé de 44% en deux ans, rapporte Philippe Lamblin. Par ailleurs, je dois pousser vers l’excellence opérationnelle, aider à faire grandir les collaborateurs et, enfin, être suffisamment créatif pour éviter qu’ils tombent dans la routine.» Autant de point que le dirigeant estime réussir avec le sport.

Toutes ces initiatives n’ont, selon lui, aucune influence négative sur le temps et la qualité de travail du personnel de l’entreprise. «Au contraire, insiste Philippe Lamblin. Le sport permet de mobiliser et de découvrir l’entreprise, de créer du lien social et de développer les rapports entre les activités. Et puis, ces actions motivent et responsabilisent les gens sur les bienfaits de l’activité physique.» Sans compter un dialogue social sans doute plus apaisé quand dirigeants et représentants du personnel ont l’habitude de se retrouver dans les vestiaires après une course à pied.

Le sport fait gagner en productivité

Le sport est bon pour la santé des employés… et pour le résultat opérationnel de leur entreprise. Selon une enquête réalisée pour le Comité national olympique et sportif français et le Medef, un employé  sédentaire qui se met à l’activité physique, plus ou moins importante, améliore sa productivité de 6 à 9%. L’institut d’études Goodwill estime que ce gain peut avoir jusqu’à près de 14% d’impact positif sur le résultat net d’une entreprise réalisant 20 millions de chiffre d’affaires.

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