Digital manager
Stéphanie Wismer-Cassin est à la fois à la tête du groupe Jador et fondatrice du réseau Biilink, qui aide les créateurs de start-up. Une manager énergique.

Sur tous les fronts! Stéphanie Wismer-Cassin, 36 ans, est d’abord à la tête du groupe Jador (télécom, conseil, communication), une entreprise qui compte 70 salariés et a réalisé 15 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015. Depuis 2013, elle a lancé, en plus, Biilink, un réseau d’entrepreneuriat au féminin. Biilink apporte aux femmes créatrices une boite à outil, quatre concours (concours de la meilleure start-up française en partenariat avec SFR, Entrepreneuriat au féminin avec Marie-Claire, Microsoft, Caisse d'Epargne…), du mentorat… «Aujourd’hui 52 start-up sont accompagnées par Biilink, explique-t-elle et il y a des ponts importants entre mon entreprise et le réseau, puisque cinq collaborateurs sont devenus des mentors de start-up sur leur temps de travail. Je trouve que cela les enrichit: ils comprennent ce qu’il se passe dans une start-up, ils intègrent de nouvelles compétences.» Assez logiquement quand elle recrute, Stéphanie Wismer-Cassin recherche des profils d’intrapreneurs: «En entretien d’embauche, je dis systématiquement aux candidats, “cette entreprise est la vôtre, c’est comme si vous créiez votre propre société. Qu’est-ce que vous aimeriez révéler de vous, en nous rejoignant?”» Elle commence par accorder sa confiance à 100 % aux nouveaux venus, puis fonctionne avec un système de bonus/malus. «Dans tous les cas ce rapport doit être d’égal à égal, et je considère qu’en tant que manager je dois leur apporter des preuves de mon engagement, et du fait qu’ils sont indispensables à la bonne marche de l’entreprise, d’ailleurs je leur redis en permanence, remarque-t-elle. En me plaçant toujours au même niveau que mes collaborateurs, du coup les situations se tendent beaucoup moins.»

Maîtrise du tempo

Son style de management est à l’avenant: «Je responsabilise les gens, si chacun est son mini-patron cela me va bien, dit Stéphanie Wismer-Cassin. Mon rôle est de montrer qu’il y a de la lumière au bout du chemin. Je veille aussi à être transparente vis-à-vis de mes équipes sur les objectifs que je me fixe à moi-même et à leur atteinte.»

Et la manager est plutôt du genre à monter au front: «C’est moi qui vais parler salaires avec mes collaborateurs, c’est moi aussi qui vais soulever les problèmes relationnels, qui crève les abcès parce que vivre ensemble au quotidien, cela devient très compliqué, poursuit Stéphanie Wismer-Cassin. Mon rôle consiste à être une personne ressource dans l’entreprise, avec un devoir de bienveillance: être toujours vigilante, savoir lire dans le regard de mes salariés, repérer quand quelqu’un ne va pas bien et avoir une petite remarque, même si l’on ne me dit rien. C’est peut être ça qui me vaut le surnom de “maman.”»

La patronne veille aussi au tempo auquel sont soumis ses collaborateurs: «Il doit y avoir des phases où l’on accélère et d’autres où leur laisse du repos. C’est quelque chose dont me soucie: un rythme intense ne peut être que temporaire.» Elle-même ne s’applique pas trop cette règle: la patronne ne s’accorde qu’une semaine de congés par an.

Enfin Stéphanie Wismer-Cassin accorde aussi de l’importance aux bureaux: elle refait la décoration tous les six mois pour dynamiser l’environnement de travail des gens.

Parcours

1978. Naissance à Rouen (Seine-Maritime).

2002. Diplômée de l’ESC Rouen et crée Booster, société de conseil, stratégie et gestion d’entreprise.

2005. Reprend H Com (télécoms), puis constitue le groupe Jador (télécom, conseil, communication).

2010. Rachat de la SSII H trade.

2013. Créé le réseau social pour l’entrepreneuriat féminin Biilink, qui devient réseau mondial des start-up en 2015.

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