Digital manager
Le directeur général du Bon Coin doit gérer la montée en puissance de son site de petites annonces, fort de 400 salariés, de plus en plus mobile et mouvant.

Depuis quelques jours, il partage avec Alexandre Collinet, son directeur général adjoint, une ressource jusqu’ici inconnue au Bon Coin: une assistante! Ce ne sera pas un luxe pour Antoine Jouteau, qui virevolte de service en service dans son entreprise de 400 salariés et s’obstinait à gérer lui-même son agenda… au risque de se laisser submerger. «C’est pas facile de m’attraper, de caler un rendez-vous, reconnaît le directeur général, nommé en janvier 2015. Les équipes commençaient à fatiguer. Mon but est de rester proche d’elles et j’ai gardé un côté start-upper, mais je sais qu’il faut que je l’abandonne.» Avec une centaine de salariés recrutés chaque année, le patron peut maintenant se concentrer sur le fond de ses projets.
 
Il faut dire que Le Bon Coin, qui vient de fêter ses dix ans et projette de déménager dans le «campus» de la gare de l’Est, occupé par BETC, a beaucoup grandi: 23 millions de Français l’utilisent chaque mois, 800 000 annonces y transitent chaque jour. Au total, le site du norvégien Schibsted a engrangé 180 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015. Présent sur les biens de la maison, l’immobilier, la voiture ou l’emploi, le site de petites annonces regarde aussi de plus en plus vers l’univers mobile, d’où il tire 55% de ses visites. Sa labellisation par Great Place to Work comme son intégration à la sixième place des Most Influential Brands d’Ipsos ont renforcé son attractivité en tant qu’employeur. Résultat: 500 à 1000 CV reçus chaque mois, parmi lesquels des centraliens, des HEC et quelques autodidactes… L’entreprise recrute pour moitié des ingénieurs développeurs auxquels elle offre de concevoir leur propre algorithme.

Au bulldozer

A Schibsted, qui investit pour le moyen ou long terme, Antoine Jouteau a emprunté un management de proximité «très aplati et moins politique», qui est aussi «un bon compromis entre des objectifs humains et financiers». Les autres valeurs de l’entreprise, l’exigence, la responsabilité et le pragmatisme, reflètent une volonté de recruter des compétences de haut niveau complétées par «une fibre entreprenariale» à laquelle veille personnellement le boss.
 
Diplômé d’un DESS en marketing de Dauphine, Antoine Jouteau est passé par Compaq, IBM, TDF mais c’est à Pagesjaunes.fr qu’il s’est imposé pour prendre en mains, en 2009, le service marketing et le business development du Bon Coin. Comment manage-t-il au quotidien? «J’aime bien insuffler la direction, challenger les idées, explique-t-il, il vaut mieux venir avec pas mal d’arguments pour me convaincre et avec des chiffres qui sont bons, car j’ai une très bonne mémoire des chiffres.» Quant à ses collaborateurs, ils savent qu’il est capable d’enfoncer les portes pour mener à bien ses projets: «Je suis parfois comparé à un bulldozer», sourit-il. Cela ne l’empêche pas d’accorder d’emblée sa confiance… Et d’avoir une foi de converti en l’avenir: «Le Bon Coin ne voit pas le plafond de sa trajectoire, on peut s’intéresser à plein d’univers comme l’emploi, les loisirs, les événements, pourquoi pas demain des news locales. Nous avons une vraie possibilité d’être plus qu’un site de PA.»

#missionemploi : l’emploi est notre priorité de l’année ; avec 300 000 offres en ligne !
#partouttoutletemps :  l’expérience doit être identique pour tous les utilisateurs, sur desktop ou mobile, quel que soit l'écran ou le moment de la journée. Il faut être « responsive ».
#amaplace : Il est très important pour nous d’être une entreprise dans laquelle il fait bon vivre, où les collaborateurs sont acteurs et investis, bref où il se sentent « à leur place ».

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