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Nommé le 1er mars patron de France Télécom, Stéphane Richard met l’accent sur la responsabilité sociale de l’entreprise. Au détriment de l’acquisition de contenus ?

Stéphane Richard, directeur général de France Télécom depuis le 1er mars, a bien l'intention de marquer sa différence avec son prédécesseur, Didier Lombard, par son attention portée à la dimension sociale de l'entreprise. Dans une interview au Monde (25 février), il annonce que les cadres dirigeants du groupe verront leur part variable indexée pour un tiers sur la performance sociale de l'entreprise dès 2010, que les effectifs de France Télécom se stabiliseront « pour la première fois depuis 1996 » et que « compte tenu des départs naturels » 3 500 personnes seront recrutées cette année. Une rupture nette, donc, avec le plan Next, qui avait abouti à la suppression de 22 000 emplois entre 2005 et fin 2008, et organisé l'incitation au départ par la mobilité forcée des cadres tous les trois ans. Une restructuration qui avait été à l'origine de « la mode des suicides » à France Télécom, pour reprendre l'expression malheureuse de Didier Lombard.

« L'ère de la réduction des coûts à courte vue est terminée », a lâché au Monde Stéphane Richard dans un discours que ne renierait pas Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie. Le nouveau PDG sait en effet qu'il va devoir faire face à des départs en retraite massifs entre 2014 et 2018 et que la masse salariale ne pèse que 18% du chiffre d'affaires : « Il y a donc matière à améliorer notre performance sur toutes les autres lignes », estime-t-il. Cela passe, incontestablement, par un nouveau discours stratégique, que sera chargé de mettre en musique Christine Albanel, la future directrice exécutive chargée de la communication, du mécénat et de la stratégie de contenus. Car le nouveau PDG veut toiletter l'image de France Télécom, qui s'est banalisée, pour soutenir la concurrence, notamment dans ses offres illimitées : « Je crois qu'on a un peu trop abusé des publicités avec des astérisques », a-t-il déclaré à RTL. Reste à savoir si les contenus et le développement dans la télévision payante ne feront pas les frais de ce nouvel axe. Déjà, Stéphane Richard a avoué à Challenges que s'il devait renouveler le contrat de 203 millions d'euros de la Ligue 1 de football, il ne le ferait pas... Stratégique ou tactique ?

 

Nominations au comité exécutif

Outre Christine Albanel, le comité exécutif de France Télécom-Orange intègre Pierre Louette, ex-PDG de l'AFP, qui sera responsable du secrétariat général et de la division opérateurs France, ainsi que Bruno Mettling, ex-Caisse d'épargne, qui va remplacer Olivier Barberot en tant que directeur des ressources humaines du groupe. Arrivent aussi à la direction exécutive, Vivek Badrinath (services de communication Entreprises), Thierry Bonhomme (division réseaux et opérateurs et de la recherche et développement) et Jean-Paul Cottet (marketing et de l'innovation).

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