Conjoncture
En juillet, +88 % d’offres d’emploi. Voilà l’augmentation constatée par l’Apec sur les fonctions de la communication et de la création. Une embellie qui devrait se confirmer à la rentrée.

Après deux années maussades, la météo de l'emploi affiche une embellie au mois de juillet. Communicants, marketeurs, créatifs, tout le monde profite de cette éclaircie, selon le baromètre mensuel de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec). Le nombre d'offres dans la communication et la création a bondi de 88% par rapport à juillet 2009. Tendance également très encourageante pour les métiers du marketing, avec 22% d'annonces supplémentaires en un an. Côté journalisme, il y a un léger mieux, même si ce constat est à relativiser car, dans ce domaine, il y a toujours très peu d'offres d'emploi, les recrutements se faisant bien souvent par cooptation.

Résultat de toutes ces bonnes nouvelles, Sophie Gauss, directrice de Publirelais, a retrouvé le sourire: «De gros clients comme Leo Burnett ou Publicis font à nouveau appel à nous. On ne les avait pas vus depuis un an et demi.» L'activité de l'agence de recrutement et d'intérim est en croissance de 30 à 40% sur les trois derniers mois, et sa patronne espère continuer sur la même tendance d'ici à la fin de l'année.

Salaires toujours en panne

Deux ombres au tableau tout de même. D'abord, si les embauches reprennent, elles se font pour l'instant surtout en intérim ou avec des CDD courts. Une façon pour les entreprises de faire face au regain d'activité en limitant les risques, tant qu'elles ne sont pas certaines d'avoir affaire à une croissance durable. Un phénomène classique en phase de reprise de l'économie. Une méthode aussi pour tester des candidats et les former, avant de les intégrer en CDI dans quelques mois.

Autre mauvaise nouvelle: les salaires à l'embauche, qui ont dégringolé en deux ans, ne semblent pas encore repartir à la hausse. Ainsi, la feuille de paie d'un chef de pub avec trois ans d'expérience oscillait entre 3 000 et 4 000 euros bruts par mois en 2008, selon Sophie Gauss. Après être passée à l'essoreuse pendant la crise, cette même feuille de salaire affiche aujourd'hui un montant beaucoup plus maigre : entre 2 000 et 3 000 euros bruts mensuels.

Mais la disette salariale est déjà un mauvais souvenir pour quelques «happy fews», comme le responsable d'achat d'espace TV. «Je suis sur la piste de profils de ce genre depuis trois mois et j'ai du mal à en trouver», se lamente la dirigeante de Publirelais. Or, dans le recrutement comme ailleurs, ce qui est rare est cher. Ces cadres très prisés peuvent obtenir jusqu'à 25% d'augmentation quand ils changent de crémerie.

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