Femmes managers
La directrice générale de Fullsix France croit à la promotion interne, dont elle est un exemple. En douze ans, elle a gravi tous les échelons du groupe.

«Fullsix, c'est de l'adrénaline!» Le débit d'Anne Browaeys est rapide, à l'image de son ascension au sein de Fullsix. Arrivée en 1998 comme consultante junior chez Grey Interactive (devenue Fullsix en 2001 après son rachat par le groupe italien Inferentia), elle se retrouve douze ans plus tard directrice générale de Fullsix France, un ensemble de quatre enseignes (Fullsix, Grand Union, 6 AM et OTO Resarch) et de 375 salariés (sur un total de 770 dans le monde selon le groupe).

Formée à l'ESC Rouen, elle a commencé par des postes de commercial au sein d'entreprises classiques (Ford, le fabricant de piscines Hayward) avant de goûter au digital chez Orange Business Services. Elle contracte alors le virus des nouvelles technologies, devenue une addiction pour cette bosseuse qui ne compte pas ses heures. «Depuis la naissance de mon fils fin 2006, j'ai appris à lever le pied, précise-t-elle toutefois. Je prends le temps de l'amener à l'école tous les matins et de le coucher tous les soirs.»

Directrice associée à vingt-cinq ans, directrice générale à trente-deux, Anne Browaeys est consciente que Marco Tinelli, le fondateur de Fullsix, a pris des risques en lui confiant de telles responsabilités. «C'est ce management par la confiance que j'essaie d'appliquer.» Pour mériter cette confiance, les équipes de Fullsix, employés comme managers, doivent montrer la même motivation et ne pas compter leurs heures. Évalués deux fois par an, les collaborateurs sont souvent augmentés à l'issue de ces entretiens: «75% d'entre eux le sont, certains parfois après les deux évaluations», affirme Anne Browaeys, qui se félicite de n'avoir jamais gelé les salaires, même durant les années de crise 2008 et 2009.

«Savoir se remettre en cause»

Cette «culture de la progression» est clairement inspirée des cabinets de consultants, ce qui sous-entend une pression qu'elle ne nie pas. La jeune manageuse, devenue associée en 2008 suite à un «management buy out» (rachat par les managers, avec l'aide du fonds anglais Cognetas), ne manie pas la langue de bois: «Fullsix est une agence pour passionnés, dans laquelle on peut évoluer rapidement, à condition de savoir se remettre en cause. Et, surtout, d'être totalement au service des clients.» Ce type de management n'est pas apprécié par tous. Pour cet ancien collaborateur qui préfère rester anonyme, «Anne Browaeys est une bosseuse et a un vrai talent de commercial. Elle sait valoriser les gens qui travaillent, comme elle, beaucoup. Mais elle est très dirigiste et manque d'écoute et de finesse dans la gestion des hauts profils.» Une critique que l'ex-championne de France de ski nautique est prête à assumer. «Marco Tinelli possède cette sensibilité pour sentir les personnalités et savoir les faire progresser. Moi, j'ai dû l'acquérir», confie-t-elle.

Sur cet aspect du management, elle sera épaulée – à sa demande – par l'expérimenté Stéphane Amis (ex-Digitas), qui arrive à la présidence de Fullsix France début novembre. Date à laquelle le groupe de marketing interactif et relationnel devrait lancer une cinquième enseigne, au profil de SSII avec comme cible les directions des systèmes d'information.

 

 

Son parcours en bref

Mai 1975. Naissance à Évreux.
1997. Diplômée de l'ESC Rouen, chef de produit chez Hayward.
1998. Consultante junior chez Grey Interactive (devenue Fullsix).
2001. Directrice associée.
Février 2010. Directrice générale groupe de Fullsix France.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.