On y trouve des tuyaux aussi variés que la recette des accras de morue ou la manière de se procurer des places pour un concert de Vanessa Paradis. Mais on peut également s'y abonner à des fils d'informations sur Ipad ou à l'actualité des plans médias. Si le réseau social de Lagardère Publicité, développé avec la société Yoolink, a été officiellement lancé le 11 janvier, sa gestation remonte à juin. Constance Benqué, présidente de la régie publicitaire, invitait alors ses 750 salariés à voter pour le futur nom de ce réseau social. Et You Me l'a emporté sur My LP (LP comme Lagardère Publicité).
On a pourtant beaucoup lu et entendu que les dirigeants d'entreprise et leurs DRH étaient excédés par la présence de leurs ouailles sur les réseaux sociaux du type Facebook, très chronophages. «Notre objectif était de limiter le nombre de courriels entre collaborateurs et de décloisonner, tout en valorisant les expertises de chacun», explique Élodie Bouas-Laurent, responsable de la communication interne de Lagardère Publicité.
En une dizaine de jours, 77% des salariés (majoritairement des trentenaires) ont créé leur profil. Mais avaient-ils vraiment le choix? «Nous n'obligeons personne à s'inscrire», assure Anne-Flore Le Gal, directrice des ressources humaines du groupe.
Les managers ont désigné 26 administrateurs dans les 26 équipes de la régie. Un guide a également été distribué afin d'initier les collaborateurs aux règles du réseau social. Parmi les préconisations: «À faire absolument: ajouter à votre profil une photo, cela rendra le réseau plus convivial et plus vivant», mais «À éviter absolument: mettre un avatar à la place d'une photo» – «Cela reste un outil professionnel», souligne Élodie Bouas-Laurent.
Accélérer les échanges
Comment, dès lors, trouver le juste équilibre entre informations professionnelles et personnelles? «Dans les couloirs, au départ, on entendait certaines personnes dire qu'elles ne posteraient rien sur le réseau, raconte Élodie Bouas-Laurent. Puis certains administrateurs ont commencé à publier des infos personnelles, ce qui a encouragé les autres à s'exprimer davantage.» Des modérateurs veillent tout de même au grain mais, au service RH, «nous partons du principe que les salariés sont responsables, explique Anne-Flore Le Gal. Notre objectif n'est pas de “fliquer” les gens.»
Chaque matin, chaque inscrit reçoit le fil d'information de Lagardère Publicité, qu'il peut également se faire envoyer sur son smartphone. «Ce système facilite et accélère l'accès à l'information. À terme, il pourrait remplacer l'intranet», estime Élodie Bouas-Laurent. Orange et Cisco System auraient adopté des solutions similaires.
Pour les RH, You Me s'avère utile pour «publier des annonces de postes disponibles en interne, mais aussi mieux connaître les métiers de nos collaborateurs au quotidien», explique Anne-Flore Le Gal. You Me servira également à préparer le futur déménagement de la régie (le 14 février, Lagardère Publicité quittera en effet ses locaux de la rue du Colisée, à deux pas des Champs-Élysées, pour rejoindre Lagardère Active à Levallois-Perret), en publiant des vidéos de l'avancement des travaux, par exemple.
(Verbatim)
«Créer du lien»
«J'ai souhaité lancer ce projet pour créer du lien et développer la transversalité au sein de la régie. Il s'agit de mettre à disposition des collaborateurs un espace de communication interne et simple à prendre en main. Véritable lieu de partage et de vie, il nous fait nous retrouver autour de communautés d'intérêts très variées, tant pour augmenter la culture cross-média de Lagardère Publicité que pour découvrir les talents de chacun. Le travail de tous a de la valeur, leur passion aussi: il faut donc les partager sans crainte. Le salarié est au cœur de la stratégie de la régie, qui fait de la modernité de ses outils de travail un facteur d'amélioration de la performance et de la productivité.»
Constance Benqué, présidente de Lagardère Publicité
