Alors qu’elle fête les onze ans de 1 000 Mercis, la fondatrice de la première agence de marketing interactif n’en reste pas moins une chercheuse.

Elle a créé sa start-up en avril 2000 avec Thibaut Munier, en pleine bulle Internet, en même temps qu'Orianne Garcia, Pierre Kosciusko-Morizet, Sandra Legrand et Marc Simoncini – un de ses premiers investisseurs – devenus des amis pour certains. Onze ans après, la première agence de marketing interactif, 1 000 Mercis, a grandi: entrée en Bourse et passée de 7 à 160 salariés, pour un chiffre d'affaires de 34 millions d'euros assorti d'un résultat net de 7,2 millions.
À l'origine société de marketing relationnel, issue d'une idée toute simple – un site Web de suggestions de cadeaux, à la manière des listes de mariage –, 1 000 Mercis a évolué vers la conception de campagnes de publicité ultraciblées par e-mail, avec notamment pour clients Nestlé, Procter & Gamble, SFR, Price Minister et Tag & Heuer.

Pour cette trentenaire, de la recherche à la création d'entreprise, il n'y avait qu'un pas. «J'étais enseignant-chercheur, après un parcours académique: magistère, DEA et thèse sur le marketing interactif. J'ai donné les premiers cours dans cette discipline à Dauphine et Harvard. 1 000 Mercis était une extension de mes recherches», raconte Yseulys Costes.

Un fil loin d'être rompu: la R&D représente 20% des investissements de l'agence, qui compte un comité scientifique. La société recrute régulièrement des contrats Cifre (entre doctorants et entreprises). Et a noué un partenariat avec l'université Dauphine, où plusieurs salariés de 1 000 Mercis sont intervenants.

Pas question pour autant de ne faire appel qu'à des chercheurs. «On recrute des profils variés: nous sommes dans des métiers itératifs, où des personnes aux cultures hétérogènes doivent bien travailler ensemble», précise Yseulys Costes. «La moyenne d'âge est de vingt-huit ans et on compte vingt nationalités différentes», ajoute Thibaut Munier, directeur général de 1 000 Mercis.

Ludique

La patience n'est pas toujours le fort Yseulys Costes: «J'aime quand les choses vont vite, quand on peut parler simplement. Mais il faut que ce soit le plus ludique possible, pour être plus créatifs. Il faut s'amuser…» Le ludique est indispensable dans des métiers «pas forcément fun, où il faut être très minutieux», admet-elle.

«Yseulys est une grosse travailleuse, avec la capacité d'analyse et l'assurance que lui donne sa connaissance scientifique. Sa force de conviction galvanise ses équipes», loue Marc Simoncini, fondateur de Meetic et de Sensee.

Avec ses équipes, si «elle sait mettre la pression, parfois lourde à porter», concède une de ses collaboratrices, elle sait aussi motiver ses troupes: «La croissance permet de recruter et d'occasionner des parcours rapides», estime-t-elle. Dorothée Lacroix en sait quelque chose: arrivée au tout début, à vingt-huit ans, elle est partie en 2008 ouvrir la filiale londonienne de la jeune entreprise. «Yseulys motive beaucoup et sait récompenser, faire monter dans les équipes», ajoute-t-elle.

En tout cas, dans ses vastes locaux du 9e arrondissement parisien, Yseulys Costes la joue plus que jamais ludique. Depuis ses débuts, elle organise des week-ends au ski ou au vert, «où l'on fait du “team building”», précise Dorothée Lacroix. Mieux encore: elle a créé ses propres JO, la 1 000 Mercis Cup, avec des épreuves physiques et intellectuelles, «où il est tout à fait autorisé de tricher», sourit Yseulys Costes.


Son parcours en bref
Avril 2000. Crée 1000mercis.com avec Thibault Munier. Marc Simoncini, Orianne Garcia (Caramail) et Fabrice Grinda (Aucland) comptent parmi les investisseurs.
Février 2006. Cotation en Bourse.
Mai 2008. Rachète Ocito, une société qui organise des campagnes publicitaires par SMS.

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