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Récemment promue au comité de direction de DDB, cette commerciale pilote le budget Bouygues Telecom. Une agence dans l’agence dont elle vient d'investir le bastion.

Depuis le neuvième et dernier étage de DDB Paris, à deux pas de la gare Saint-Lazare, elle lance la trentaine de campagnes par an du budget Bouygues Telecom, l'un des plus gros clients de l'agence. À la tête d'une équipe d'une quinzaine de voltigeurs – créatifs, commerciaux –, elle mène chaque offensive à la hussarde. Dans les télécoms, univers où la guerre commerciale est permanente, chaque vague se succède à une cadence infernale depuis cinq ans. «C'est quelqu'un qui entraîne, donne le rythme et le ton, juge Pierre le Gouvello, président du pôle Diversified Agencies au sein du groupe DDB. Avec une capacité rare, à s'autorégénérer tout en courant.»

Avec son équipe dédiée à Bouygues Telecom, Marie-Laure Dangeon représente une petite agence dans l'agence, même si elle s'occupe aussi d'Hasbro et de Chupa Chups. Son mode de management? Elle serait plutôt encline à mettre les mains dans le cambouis qu'à manier la dialectique avec brio pour se faire respecter. «Elle se bat énormément quand elle croit à un projet, elle met ses tripes sur la table pour convaincre le client», relate Olivia Pasquier, directrice chez 6 AM, qui a travaillé à ses côtés pendant quatre années.

 

Intransigeante et protectrice

Une énergie communicative qu'elle transmet à ses troupes «Il faut vite adhérer à ce mouvement, ne pas rater le coche, et au début cela peut secouer», poursuit Olivia Pasquier. Une candidate à un poste commercial l'a récemment appris à ses dépens: «Après un long entretien, j'étais convaincue par son profil et sa personnalité, relate Marie-Laure Dangeon. À la fin de l'échange, sur le pas de la porte, je lui ai demandé ce qu'elle pensait de nos campagnes. Elle ne les connaissait pas. Cela a été rédhibitoire. J'ai besoin de sentir que les gens sont avec moi, que nous nous excitons pour la même chose.»

Cette fille d'un couple de charcutiers-traiteurs a été élevée dans le culte du travail: «J'exige un enthousiasme sur tous les sujets, ça doit être un peu fatigant de travailler avec moi. Et si un collaborateur fait des erreurs, je mets du temps à lui accorder de nouveau ma confiance.» Une femme manageur aussi tatillonne avec elle-même qu'avec ses équipes. Et qui dispose d'antennes relais partout pour être au courant de tout ce qui concerne ses budgets et ses équipes. Car elle veille sur ses ouailles: «En étant capable d'aller chercher des explications tendues chez un client si elle apprend qu'un de ses collaborateurs a été malmené», raconte Pierre le Gouvello.
Son dernier fait d'armes: elle vient d'intégrer le dernier carré de DDB, son comité de direction, constitué de onze membres. Elle est aussi la deuxième femme à entrer dans ce bastion masculin. «C'est un peu comme les vestiaires de football, cela fait du bien parfois d'aérer, remarque Olivier Henry, concepteur-rédacteur chez DDB depuis 2006. S'il s'était agi d'un homme à sa place, il aurait peut-être été promu plus tôt.»

 

(encadré)

Son parcours en bref
1986. BTS publicité.
1986. Assistante commerciale, puis chef de publicité, chef de groupe, directrice de clientèle (Helena Rubinstein, Ushuaïa, etc.) chez FCA.
1997. Directrice de clientèle, puis directrice associée chez DDB.
2006. Prend en charge le budget Bouygues Telecom, en plus d'Hasbro et Chupa Chups. 2011. Directrice générale adjointe, entre au comité de direction de DDB.

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