étude
Désigner un dauphin et lui transmettre progressivement les clés de l’entreprise reste une démarche très rare chez les patrons français.

Après moi le déluge! Si 30% des dirigeants des entreprises cotées au SBF 120, qui comprend le CAC 40 ainsi que les premières capitalisation des premier et second marchés, ont plus de soixante ans, seulement huit successions sont annoncées et programmées d'ici à 2012, selon une étude réalisée par le cabinet de chasse de têtes CTPartners. Autrement dit, une paille. «Le principe de la succession des dirigeants reste tabou en France, souligne Diane Segalen, «vice chairman» de CTPartners. D'ailleurs, à la simple évocation du sujet, le président de Publicis, Maurice Lévy, commence à s'emporter.»

Désigner à l'avance un dauphin, une pratique qui reste rare. Pourtant, cela favoriserait un passage de relais en douceur, d'autant qu'une part importante des successions de dirigeants (36%) sont liées à des départs à la retraite. Ce qui donne le temps d'anticiper la suite. Le scénario idéal? Celui qui s'est déroulé chez BNP Paribas, où Michel Pébereau, soixante-neuf ans, actuel président, a annoncé son départ pour la fin de cette année au cours de l'assemblée générale des actionnaires en mai. Il a adoubé dans la foulée son successeur, Baudouin Prot, le directeur général du groupe bancaire.
En revanche, prévoir sa succession est impossible quand la séparation se fait dans la douleur, en cas de divergences stratégiques (20% des cas) ou de sous-performance du dirigeant ou de l'entreprise (15%).

Des profils issus de l'interne

Autre enseignement de l'étude, le recrutement interne reste la règle: 67,5% des remplacements dans les entreprises composant le SBF 120 se font par promotion interne. Ainsi chez Areva. Sa dirigeante, au passage la seule femme de l'indice boursier à cette fonction, a été remerciée par le président de la République, Nicolas Sarkozy, et remplacée par le numéro deux, Luc Oursel. Cette tendance à privilégier des profils issus de l'interne est encore plus marquée dans le secteur des télécoms-médias-communication, où 75% des successions répondent à ce schéma.
Enfin, l'enquête de CT Partners nous éclaire sur un autre point. Contrairement à une idée répandue, les nouveaux venus arrivent assez rarement en «bandes». Seuls 6% des patrons recrutés ont débarqué avec leurs propres équipes.

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