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À la tête de la communication externe de Radio France, Morgane Le Tac prône un management collaboratif et pragmatique. Tant vis-à-vis de son équipe que dans ses relations avec les stations du groupe.

À la Maison Ronde, le quatrième étage compte parmi ses occupants Jean-Luc Hees, le président, mais aussi Morgane Le Tac, jeune directrice de la communication externe,  présente depuis dix ans dans le groupe. «Je suis un pur produit Radio France, souligne-t-elle. Cette expérience m'a permis d'en connaître tous les rouages, aussi bien les leviers que les points de blocage.» Un an après son arrivée à ce poste, elle a une conviction: la communication est affaire de maîtrise. «Tout le monde a un avis sur la question, constate-t-elle. Mais c'est un domaine qu'il faut contrôler jusqu'à ce que le message soit validé et diffusé. Si un directeur de la communication ne tient pas son cap, ça part dans tous les sens.»

Morgane Le Tac mène deux missions. D'un côté, elle chapeaute trente-six personnes qui s'occupent de la communication de Radio France et des différents réseaux, de l'autre, elle assure des liens non hiérarchiques avec les directions, les producteurs, les animateurs et les journalistes des stations. Pour cet exercice croisé et subtil, elle a choisi quatre à cinq proches collaborateurs qui répondaient à trois qualités essentielles. «L'intelligence, la loyauté et un bon état d'esprit, résume-t-elle. Avant d'occuper ce poste, je ne pensais pas être destinée au management. Mais j'ai adoré et découvert que j'avais cela en moi.» Au sein de son service, Morgane Le Tac dit pratiquer un management très collaboratif. «Je sais déléguer et faire confiance, je prends en compte l'aspect l'humain et fais preuve d'empathie, mais je reconnais que je ne suis pas tellement patiente», estime-t-elle.

Des qualités et une personnalité appréciées par le directeur de France Musique, Olivier Morel-Maroger, lors du passage de Morgane Le Tac dans sa radio. «Elle sait entraîner une équipe et travailler avec, elle est aussi très opiniâtre et persuasive, considère-t-il. C'est quelqu'un qui a besoin d'autonomie et de responsabilités. Son tempérament combatif est très utile dans une grande maison comme la nôtre.»

Pleine connaissance de cet univers

La radio publique est un univers que Morgane Le Tac connaît bien, très bien même, puisque son père était correspondant de l'ORTF à Beyrouth (Liban), où elle est née. Son grand-père, Joël Le Tac, a été président de l'Institut national de l'audiovisuel. «Dans ma famille, on refaisait souvent le monde jusqu'à 4 heures du matin, se souvient-elle. J'ai appris à argumenter de cette manière.» À vingt et un ans, elle fait une incursion dans le monde des sitcoms d'AB Productions à travers un rôle dans la série Elisa top model. «Une expérience éclair, anecdotique et amusante», reconnaît-elle. Quelques années après, Morgane Le Tac arrive à Radio France par le hasard d'une rencontre. «Sous la présidence de Jean-Marie Cavada, le journaliste Michel Polacco venait de créer la direction du multimédia et m'a proposé de la rejoindre.» À la Maison Ronde, elle apprécie particulièrement l'attachement des gens au service public. «Si j'étais dans le privé et soumise à la pression d'un actionnaire, je serais peut-être un autre manager», imagine-t-elle. Mais sans doute pas moins combative.

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