En matière de recyclage des salariés, rares sont les agences de publicité à pouvoir afficher une note triple A ! Il faut dire que la plupart du temps, elles se contentent de se débarrasser de leurs anciens collaborateurs pour les remplacer par des «digital native» flambant neufs. Sans se soucier de la deuxième vie de leurs ex-employés. Du coup, les rares initiatives frappées du sceau du développement durable sont à saluer. C'est le cas de la Contagious University lancée il y a deux ans et demi par Publicis Dialog. «Après avoir racheté, puis intégré l'agence digitale W Cube en 2008, nous avons voulu que cette entité transmette le virus du digital à nos autres collaborateurs. Plutôt que de leur envoyer une newsletter, nous nous sommes dit qu'il vaudrait mieux les former, explique Christian Verger, le coprésident de l'agence. Ce sont exclusivement nos experts internes qui animent ces sessions, d'une demi-journée à trois jours, destinées aux 400 salariés de l'entreprise.»
Chez Publicis Dialog, la moyenne d'âge est de 35 ans, avec un mixte de seniors et de juniors. Un creuset de compétences idéales, selon Christian Verger, «car l'expertise de quelqu'un qui a 15-20 ans d'expérience est indispensable pour faire du digital utile aux marques et au commerce. Nous ne voulons pas faire du digital pour faire du digital.» Les collaborateurs ont vocation à repasser plusieurs fois par la Contagious University pour remettre à jour leurs connaissances dans un domaine où ce qui est vrai le lundi, ne l'est plus le vendredi.
Parmi le millier de personnes déjà formées au sein de l'université interne, il y a aussi des salariés d'autres filiales du groupe comme Publicis Conseil ou Consultants. «C'est la seule structure de ce type existant au sein de Publicis», se targue Christian Verger. Et certains clients clés, tels Sanofi ou Renault ont aussi conviés à l'école Publicis Dialog : «Cela nous permet de les former à nos méthodes», explique le coprésident de l'agence. Et de les fidéliser. La Contagious University représente un investissement de l'ordre de plusieurs centaines de milliers d'euros par an. Avec une difficulté principale pointée par Christian Verger : «Motiver les formateurs internes pour qu'ils donnent de leur temps.» D'autant qu'ils ne sont pas rétribués pour jouer aux professeurs.
