Ressources humaines
La question de la bienveillance au travail gagne du terrain, avec la mobilisation de près de 300 entreprises. Et peut-être bientôt un label.

Quel est le point commun entre BETC, Euro Disney, Orange et Hill & Knowlton Paris ? Ces quatre entreprises ont signé l'appel à plus de bienveillance au travail lancé par Psychologies magazine. Aujourd'hui, 300 sociétés en tout ont apposé leur paraphe à ce manifeste. Incantation sans suite ou mouvement de fond susceptible d'améliorer les rapports en entreprise? Un peu trop tôt pour le dire.

 

Cette initiative découle de la journée de la gentillesse, qui se déroule depuis 2009, tous les 13 novembre. «Après le succès de cette journée, nous nous sommes dit qu'il fallait davantage contextualiser ce sujet et nous avons retenu deux thèmes majeurs: l'école et l'entreprise, explique, Arnaud de Saint Simon, directeur de la rédaction de Psychologies Magazine et initiateur de l'opération en France. Dans l'univers professionnel, le concept de bienveillance nous a semblé plus approprié que la gentillesse: les gens ne sont pas obligés d'être gentils entre eux, en revanche, il y a un consensus autour de la notion de bienveillance.»

 

Vers un label

 

Cela a abouti à un texte qui rassemble une vingtaine de propositions autour de trois idées: donner du sens au travail de chacun, développer la qualité des relations et le mieux vivre-ensemble, et veiller au bien-être des individus. «Les entreprises signataires de cet appel s'engagent à travailler sur cette question du bien être au travail, poursuit Arnaud de Saint Simon. En période de crise, dans un contexte où les collaborateurs subissent le flou, et les hésitations des décisions de l'entreprise, les aspirations des salariés sont d'autant plus fortes par rapport à ces thèmes.»

 

L'un des signataires de l'appel, Jacques Huybrechts, dirigeant d'entreprise et fondateur du réseau Entrepreneurs d'avenir, veut aller plus loin: il planche sur un label de responsabilité sociale qui inclurait le concept de bienveillance. «Bâtir un référentiel sur la gentillesse, cela n'aurait pas été bien interprété dans l'univers professionnel, admet-il. Cela peut même faire rigoler de parler de gentillesse, car les rapports sont parfois durs. Ce label social ne verrait pas le jour avant la mi-2013. Il pourrait être pris en compte pour participer à des appels d'offres publics, par exemple.»

 

Ces promoteurs de la gentillesse recevront peut être d'ici là un coup de pouce inespéré: pendant sa campagne, le candidat François Hollande avait promis la création d'un label social des sociétés, sous la forme d'une «certification annuelle de la qualité des ressources humaines»... Ce qui reviendrait à labelliser les groupes gentils avec leurs employés.

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