Déborah Tinland fait des jaloux. Depuis que cette diplômée d'un master 2 en communication digitale a décroché un contrat à durée indéterminée (CDI), ses camarades d'école l'appellent pour lui demander sa recette miracle (voir témoignage ci-dessous). «Il faut dire que dans ma promotion ils sont très peu nombreux à avoir décroché un CDI, pas mal de personnes sont en CDD et beaucoup en recherche active», constate-t-elle.
CDI, ces trois lettres valent de l'or pour les diplômés en communication 2012. Ils arrivent sur le marché de l'emploi dans un contexte compliqué, puisque selon une toute récente étude de la Dares (ministère du Travail), le taux de chômage des 15-29 ans à la fin 2011, était de 17,2%, en hausse de 0,8 point sur un an. Le niveau le plus élevé depuis 1975. Certes, les diplômés du supérieur sont mieux lotis que les autres, mais la communication s'avère un secteur embouteillé et les places y sont chères pour les juniors.
Il existe plusieurs voies pour s'en sortir dans ce contexte difficile. Première solution, partir à l'étranger. A l'instar de Mathieu Guilhem qui, à peine diplômé de l'Ecole supérieure de publicité (ESP), a démarré en juillet en CDI comme conseiller technique rédacteur, à la banque nationale du Canada. L'alternance aussi est efficace: les taux d'insertion y sont souvent meilleurs que dans les filières classiques. Une façon de se rendre indispensable dans une entreprise. Pour les autres juniors qui recherchent un premier poste stable, tout n'est pas perdu! La preuve avec ces deux témoignages de jeunes diplômées qui, à force d'audace et de ténacité, ont signé leur CDI, moins de trois mois, après la sortie de l'école...
«Un CV papier pour un job dans le digital»
Déborah Tinland, 25 ans, digital account executive chez OMD Digital
Pour décrocher un CDI, Déborah a commencé par faire chauffer son imprimante! «J'ai établi une liste d'agences et d'annonceurs, puis envoyé 400 candidatures spontanées sur papier, un peu personnalisées», détaille cette titulaire d'un master 2 en communication digitale en alternance à l'European Communication School (ECS). Elle avait utilisé la même technique deux ans auparavant pour trouver une agence, où effectuer son alternance. En l'occurrence, elle l'a réalisée au sein de l'agence Plan Net. Autre astuce de Déborah Tinland: elle n'a pas attendu la fin de l'année scolaire pour procéder à son envoi massif. «J'ai fait exprès de débuter ma recherche mi-mai pour arriver sur le marché avant tous les diplômés 2012», explique-t-elle. Son plan de bataille a fonctionné: elle a obtenu six entretiens, dont un rendez-vous chez OMD Digital pour un poste de digital account executive. Mi-août, elle a démarré son nouveau travail, qui consiste à gérer un portefeuille de clients sur les médias digitaux. Et aujourd'hui encore, elle est un peu étonnée que son CV papier ait fait bonne impression dans cette agence digitale.
«Des candidatures spontanées bien ciblées»
Emilie Jeanson, 23 ans, chef de projet chez Proximity BBDO
Après son master 2 en marketing, avec une spécialisation chef de produit à l'Iseg, Emilie Jeanson a décidé de s'offrir un break. «J'ai choisi d'attendre septembre avant de démarrer ma recherche, afin de me reposer après une année exténuante», raconte-t-elle. Emilie a quelques atouts dans sa manche: des stages chez Coca-Cola, Airbus, et en agences. «Je me suis inscrite sur Cadremploi et Monster, pour recevoir des alertes emails sur les offres qui m'intéressaient», relate-t-elle. Mais surtout Emilie Jeanson est en veille permanente: «Même en faisant mes courses, quand je découvrais des marques inconnues, je notais le nom de l'entreprise, et j'envoyais des candidatures.» Autre botte secrète d'Emilie: «J'ai ciblé les entreprises recensées sur le site Web de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), où il y a une très forte concentration de sièges sociaux.» Mi-octobre, elle envoie ainsi un CV par mail chez Proximity BBDO. Le directeur commercial la contacte l'après-midi même. Elle passe un entretien trois jours plus tard, et finit par signer un CDI comme chef de projet, chargée de coordonner la communication hors ligne de plusieurs clients de la distribution. «Certaines entreprises passent très peu d'annonces: il faut savoir aller vers elles», conclut cette junior.
