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Simon Dawlat, fondateur et PDG d’App Gratis, vient de lever 10 millions d’euros. Il va devoir gérer la montée en puissance - et la professionnalisation - de sa start-up.

Une bulle d'optimisme en ce début d'année dans un contexte morose, où les start-up peineraient à lever des fonds en France: la start-up App Gratis, qui propose un service en ligne de découvertes d'applications mobiles, a levé mi-janvier 10 millions d'euros, pour moitié auprès d'Orange Publicis Ventures, le fonds géré par Iris Capital, et pour moitié sous forme de dette avec des organismes financiers. Le concept? Proposer chaque jour sur son site une application normalement payante mais rendue gratuite à vie pour le mobinaute qui la télécharge le jour même.

 

Dans un ancien hôtel particulier du très chic 17e arrondissement parisien, les bureaux de Simon Dawlat, 28 ans, créateur d'App Gratis, sont minimalistes. Tout juste trône sur une des anciennes cheminées une pile de Rework, la nouvelle Bible entrepreneuriale de Jason Fried et David Heinemeier Hansson. Les choses sont allées plutôt vite pour cet entrepreneur autodidacte. Après une enfance bohème, avec un tour de monde familial en voilier, il monte avec 30 000 euros sa première entreprise, Csfrance.net, à 18 ans, consacrée à la communauté de joueurs de Counter-Strike. Un échec, mais il en tire ses premières leçons: «Faire attention à ceux avec qui l'on s'associe, et monter un vrai business, et non un feu de paille d'audience.»


Ensuite, il amorce des études, puis va à San Francisco pour un stage, où il découvre le lancement de l'Appstore d'Apple, le nouveau business des applis mobiles. En rentrant en France en 2009, il lance une newsletter quotidienne dédiée aux applications mobiles, App Gratuites, qui devient une plateforme d'intermédiation, App Gratis. Très vite, son service se professionnalise: il a recours à des algorithmes faits maison pour dénicher des «apps»,  propose son appli en douze langues, ouvre des bureaux à Barcelone, São Paulo, et bientôt San Francisco... Résultat: sept millions d'utilisateurs, et des effectifs qui devraient passer de 40 à 80 personnes cette année...  Le tout, sur fond d'explosion du marché des smartphones. «C'est l'un des plus gros marchés créés depuis trois ans et le plus important basculement d'audience», souligne-t-il.


Simon Dawlat sait s'entourer. En avril 2011, il rencontre Franck Lhuerre, «serial entrepreneur», fondateur de l'agence Adlead, qui décide d'investir des fonds dans App Gratis, et de partager ses locaux. «Je l'ai conseillé sur la monétisation de son modèle économique. Son service répondait à un besoin des éditeurs d'apps d'être connus, et il éditorialise de manière amusante les apps qu'il propose», commente Franck Lhuerre. Pourquoi aujourd'hui un tel intérêt des fonds d'investissement? «Il sait anticiper sur un marché qui évolue vite, s'entourer des bonnes personnes, et se comporter comme un chef, décrypte Sophie Dingreville, associée à Iris Capital. Il écoute ses équipes, mais tranche. Et ses effectifs incluent des personnes à double nationalité, polyglottes; c'est indispensable pour une entreprise qui veut devenir internationale.»

 

L'enjeu pour Simon Dawlat en 2013: accompagner cette start-up amenée à se professionnaliser. Et devenir un authentique manager. Soit «déléguer, alors que je faisais encore tout il y a trois ans. Mes équipes sont réparties en pôles (technique, commercial, marketing, publishing), avec chacune leur directeur, qui gère ses recrutements, ses équipes, et ses objectifs. Il y a encore six mois, je voyais tous les candidats, mais j'essaie de lâcher prise», explique Simon Dawlat. Pour la communication, il n'est déjà plus seul depuis sa levée de fonds, puisqu'Image 7 a été chargée de le faire connaître et de le crédibiliser...


Encadré


Son parcours en bref
18 juin 1984. Naissance à Paris.
2002. Première start-up, Csfrance.net, avec 30 000 euros.
2007. Licence de lettres modernes à La Sorbonne Paris IV.
2009. Lance App Gratuites, puis App Gratis.

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