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26 créateurs d'entreprises, issus de zones urbaines sensibles du département de la Seine-Saint-Denis, ont participé à l’université solidaire de la communication, organisée par l’Iscom.

Identité visuelle, prise de parole en public, stratégie digitale ou encore relations presse... ces quatre matières étaient au programme de l'université solidaire de la communication organisée les 9 et 10 juillet par l'Iscom, école supérieure de communication et publicité, en partenariat avec le groupe Public Système Hopscotch. Pendant deux jours, 26 entrepreneurs issus pour la plupart de zones urbaines sensibles du département de la Seine-Saint-Denis sont venus (gracieusement) mettre à niveau leurs connaissances en communication dans les locaux de l'école à Levallois-Perret (92).

«Les créateurs d'entreprise sont souvent bien outillés, que ce soit sur les questions financières, les formalités... mais pas sur la communication. Nous avions l'idée de mettre à profit nos salles de classe pendant l'été», dit Virginie Munch, directrice générale de l'école.
A l'origine de l'initiative, il y a aussi Antoine Leblanc, directeur de l'agence de décoration événementielle Alvérone, basée à Saint-Denis (93): «Avec des partenaires comme la Miel [maison de l'initiative économique locale] de Saint-Denis, la société Financités et la région Ile-de-France, nous avons sélectionné les bénéficiaires, qui devaient être de nouveaux créateurs d'entreprise, mais sans critère d'âge. Il faut savoir que ces jeunes entreprises sont des locomotives dans le quartier, elles font travailler des amis, de la famille... Un ascensoriste à La Courneuve a ainsi embauché sept personnes.»
Et la communication est bien sûr un accélérateur de développement. «Tous ces entrepreneurs se rendent compte que pour passer un cap, il faut communiquer, dit Xavier Leibowitch, directeur adjoint de la Miel. D'ailleurs, pas tant pour accroître leur chiffre d'affaires ou leur clientèle, mais pour gagner en notoriété, en crédibilité. Ils doivent apprendre à gérer leur présence dans les médias et sur les réseaux sociaux

 

Différents ateliers pratiques

Ainsi, les jeunes créateurs ont eu le droit aux conseils d'Arthur Kannas, de l'agence Heaven, sur leur stratégie digitale, ou de Nathalie Bernard, directrice générale d'Hopscotch, sur les relations presse... Chaque intervention de professionnel était suivie d'ateliers pratiques animés par d'autres experts. Ces échanges ont permis, par exemple, à Leïla Bouneggar, qui envisage de lancer en septembre un «food truck» à Pantin, un camion servant des hamburgers-frites, de créer son logo. «J'ai réalisé grâce à la formation à la stratégie digitale que Facebook était le réseau le plus adapté à mon activité, et permet par exemple d'indiquer où mon camion est installé en temps réel», explique-t-elle.
Mêmes bénéfices pour Bruno Verbrugghe, cofondateur de la société Dualo, qui a inventé un nouvel instrument de musique (le du-touch) et est installée au sein de la pépinière de La Courneuve: «Cela nous permet de mieux comprendre les axes de communication, dit-il. Egalement d'avoir le regard de professionnels sur nos plaquettes, notre identité visuelle... J'ai enfin appris beaucoup de choses sur la publicité sur Facebook.»
Même refrain avec Mondy Barrière (dont le nom d'artiste est Mondy B.), qui a installé sa société de production musicale et de concerts: «Je compte 39 000 fans sur Facebook mais j'avais besoin de comprendre comment monétiser cette audience, transformer ces fans en acheteurs de places de concerts. Et puis, j'ai aussi appris à créer des playlists sur Spotify, détaille Mondy Barrière. Enfin, je n'ai jamais fait de relations presse et le monde des journalistes me semblait très obscur avant cette formation.»

Parmi les créateurs présents à cette première université solidaire, il y avait aussi Selim Saadi, dirigeant de la société Nape Agency, une agence de communication et d'événementiel de quatre salariés, sise à La Courneuve: «Cela m'a permis de prendre du recul par rapport à mes propres pratiques et de confronter mes connaissances avec des gens qui avaient suivi des études dans le domaine, car je suis un autodidacte.» L'ambition de Selim Saadi: devenir une référence en marketing dans le département et valoriser le territoire de la Seine-Saint-Denis... que l'on n'est pas obligé d'appeler le «9-3».

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