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En un an, Michael Jovanovic, le digital manager d’I-télé, a converti les journalistes de la chaîne d'information en continu à la religion numérique.

«Avant Michael, c'était le désert digital à I-télé! Pour des journalistes comme moi, seule comptait la culture de l'antenne.» En un an, Léa Salamé, présentatrice de la tranche 20h30-22 heures d'I-Télé a été convertie: «Certification de mon compte Twitter, création de hashtags dédiés aux émissions du soir, live-tweet des débats..., liste-t-elle. Michael nous aide surtout à orchestrer le buzz, en rebondissant sur les phrases chocs de nos chroniqueurs, comme Eric Zemmour, et aussi à gérer les réactions excessives sur Twitter.»

Michael Jovanovic, 30 ans, est arrivé en octobre 2012 comme digital manager d'I-Télé et il a accéléré l'intégration de Twitter sur l'antenne auprès des permanents de la rédaction de la chaîne d'information en continu. Installé au cœur de la «news room» depuis cet été et l'emménagement de la chaîne à Boulogne-Billancourt, il dirige une petite équipe digitale mais le gros de sa mission est l'évangélisation.

D'ailleurs, la direction d'I-Télé a sciemment choisi de recruter un non-journaliste, avec un parcours en agence de communication. «Nous avons déjà 250 journalistes à la maison, Michael apporte une expertise complémentaire,pour construire un lien différent avec le public sur les médias sociaux, explique Cécilia Ragueneau, directrice de la chaîne. J'ai voulu qu'il me soit rattaché directement.»

Approche modeste

L'enjeu est de taille pour I-Télé: la bataille de l'audience contre BFM TV et LCI - qui demande à être accessible sur la TNT gratuite - se joue aussi sur le second écran. «Le premier jour d'antenne de la matinale de Bruce Toussaint, à la rentrée, nous étions en tête des "trending topics" sur Twitter, se félicite ainsi Pierre Peyronnet, rédacteur en chef de la matinale. L'objectif, maintenant, c'est d'y retourner!»

Aiguillon digital pour la rédaction, Michael Jovanovic a une approche modeste, loin des gourous du social média et des accros au personal branding. «Il est plutôt timide, sympa, pas du genre à gueuler, mais il voit tout et, l'air de rien, nous fait changer de culture, dit Léa Salamé. Bref, il est très malin.» Pour que la greffe prenne, il a entrepris un travail de conviction. «J'ai commencé par identifier les journalistes "digital friendly", en leur expliquant que l'objectif était d'offrir plus de visibilité à leur sujets, de donner une seconde vie aux contenus, auprès d'une cible différente, plus jeune», raconte-t-il.

Et ça a fonctionné. «Il est parvenu à nous faire partager son ambition numérique pour les programmes, juge Pierre Peyronnet. Michael, c'est un "illuminé terre-à-terre".» Pour Cécilia Ragueneau, «derrière son air cool, il est à la fois souple, rigoureux, précis sur les objectifs. Il est aussi amené à travailler sur des projets avec les équipes techniques du groupe Canal+.»

Au quotidien, avec son équipe directe, composée de rédacteurs Web, il assure une permanence de 6 heures à minuit, participe aux conférences de rédaction quotidiennes, pour relayer les reportages et les interviews sur Facebook et Twitter. Et d'ici à la fin de l'année, les tweets les plus pertinents, sélectionnés par l'équipe Web, pourront être affichés par les présentateurs au cours de la matinale.

 

Son parcours en bref

 

1983. Naissance à Longjumeau (91)

 

2005. Master 2 en marketing et commerce international à l'ESG

 

2005. Assistant chef de projet marketing sécurité chez Microsoft

 

2006. Directeur du département digital de Pro Deo (Young & Rubicam)

 

2010. Directeur des stratégies digitales de Fleishman-Hillard (Omnicom)

 

Octobre 2012. Digital manager d'i-Télé.

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