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2013 a vu se multiplier les plans de départs dans la presse quotidienne régionale et la presse magazine. Et les revenus de la majorité des journalistes n'ont pas de quoi faire rêver.

Non-paiement des heures supplémentaires, suppression des intérimaires, réduction des primes, économies sur les voitures de fonction... Tout est bon pour alléger la masse salariale à Nice Matin, où il faudra compter 148 suppressions de postes dont une quarantaine de journalistes. A Sud-Ouest, ce ne fut pas moins de 180 emplois qui furent liquidés en 2013, dont 23 de journalistes. Centre France-La Montagne, de son côté, a annoncé la suppression de 230 emplois, dont 35 de journalistes, tandis qu'à Ouest-France, la réduction d'effectifs, qui épargne la rédaction, porte sur 137 postes ... Quant à Lagardère Active, sa réorganisation passe par un plan de sauvegarde de l'emploi touchant 350 salariés, dont 250 journalistes... La direction a d'ores et déjà accepté de renoncer devant les syndicats - et leur menace de grève - aux licenciements secs.

Le baromètre de l'emploi 2013, qui a été publié début novembre aux Assises du journalisme, en atteste: les plans sociaux se multiplient dans la presse quotidienne régionale et commencent à atteindre les magazines (80 postes en moins à L'Express-L'Expansion, 22 à Courrier international...). Après 1158 suppressions d'emplois dans la presse, dont 600 journalistes, recensées en 2012, le sociologue Jean-Marie Charon table sur 2000 postes supprimés en 2013, dont 400 journalistes, le média n'ayant pas à déplorer de disparitions de quotidiens cette année (France Soir, La Tribune). Mais ce ne sont pas les quelques créations de mensuels (Vanity Fair, Lui, Elle Man...) ou les 30 salariés de L'Opinion qui sont de nature à enrayer cette tendance.

 

37477 journalistes encartés en 2012

A cette précarisation de la profession s'ajoute la faiblesse relative des revenus, comme en témoigne une enquête de la Société civile des auteurs multimédia (Scam) à laquelle 3400 professionnels ont répondu. 12% des répondants (et 37% des photographes) ont un revenu inférieur ou égal au Smic (13000 euros nets par an), 30% gagnent moins de 20 000 euros nets par an et 46% entre 20000 et 40000 euros nets par an. Seuls 24% comptent parmi les journalistes touchant plus de 40000 euros nets annuels (40% chez les journalistes TV).

Avec 37477 cartes de journalistes délivrées en 2012, le métier semble désigner une catégorie socioprofessionnelle précise. En réalité, il n'en est rien. On constate une disparité des revenus, des statuts (salariés, pigistes, forfaits, droits d'auteurs, intermittents, autoentrepreneurs) mais aussi de la couverture sociale. Une seule certitude: comme dans le reste de l'économie, 62% des plus bas revenus (moins de 20000 euros par an) vont aux femmes. Et 84% des plus hauts (plus de 100000 euros) aux hommes.

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