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Comment réintroduire un peu de sérénité, dans la course folle des entreprises? Tel était le thème d’une conférence organisée par Comundi. Compte rendu.

Il y a quelques semaines, Comundi (filiale d'Intescia, éditeur de Stratégies) a organisé son quatrième congrès «bien être et performance» avec Taminik Rankin, chef d'une tribu algonquine d'Amérique du Nord ou Thierry Marx, un chef étoilé... La mission des six intervenants hétéroclites: tenter de résoudre une équation impossible, en réconciliant management et sagesse. Comment ralentir, garder la tête froide, quand tous les signaux de l'économie et de l'entreprise nous poussent à accélérer? Même le vocable de la vitesse est devenu un leitmotiv du management: on "pilote" un service, on gère des "flux", on "accélère le développement"...

Si ces apôtres de la sagesse n'apportent pas de solutions miracles, ils ont le mérite de nous obliger à nous interroger. «J'ai appris chez les Compagnons du devoir que l'exemplarité est la meilleure preuve de l'autorité, c'est elle qui fera que l'on va vous suivre», explique Thierry Marx, chef étoilé au Mandarin oriental (400 salariés). Ses recettes: «Organiser tous les matins un cérémonial, en faisant le café pour tout le monde autour de soi, c'est aussi une façon pour moi de savoir qui est en forme, qui je vais pouvoir mettre en face des clients.» Et puis le manager pose aussi des limites dans les rapports: «Je n'accepte pas les agressions verbales.»

L'urgence demande du temps

Christopher Guérin, membre du "comex" d'un grand groupe industriel, est plus radical: il recommande de revenir à un management par le sens et d'abandonner le management par objectif. «Il ne fonctionne plus dans nos sociétés, où la visibilité est réduite à trois mois.»

Autres préconisations, celles de Sébastien Henry, coach de dirigeants, auteur de Quand les décideurs s'inspirent des moines (Dunod, 2012): «Il faut pousser plus de collaborateurs dans cette quête de la sagesse, et en particulier en période de crise. A l'instar de l'enseigne de vêtements “outdoor” Patagonia, qui a traversé une mauvaise passe il y a une vingtaine d'années: elle a failli disparaitre, et les dirigeants ont dû licencier. Le comité de direction a choisi ce moment critique pour s'offrir une retraite, pendant une semaine, en Patagonie, avec un philosophe. Ils ont redéfini l'ADN de l'entreprise, avec un axe principal: le développement durable.»

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